Dans les placards de la cuisine ou de la salle de bain, certains produits reviennent comme une rengaine. Toujours les mêmes, achetés en double, en triple, chaque mois ou presque. Ils font partie de ces consommables qu’on croit indispensables, qu’on remplace mécaniquement, comme si leur disparition était une fatalité. Et pourtant, dans bien des cas, ces produits peuvent être fabriqués soi-même… une bonne fois pour toutes !
Parfois, quelques ingrédients de base, un peu de récup’ et une bonne méthode suffisent pour ne plus jamais racheter certains essentiels du quotidien. Résultat : une économie non négligeable, une poubelle qui se vide enfin, et la satisfaction discrète de ne plus tomber dans le piège de l’achat répétitif. Voici cinq produits qu’on achète trop souvent… et qu’on peut fabriquer une seule fois, et pour longtemps.
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ToggleL’éponge lavable : cousue une fois, utilisée à vie (ou presque)
C’est sans doute l’objet le plus sous-estimé de la cuisine. L’éponge classique, colorée, bien pratique… mais à usage limité. En quelques semaines, elle s’effrite, sent mauvais, et finit dans la poubelle. Et chaque mois, on en rachète. Encore et encore.
Pourtant, l’alternative existe, et elle est aussi simple qu’efficace : le tawashi. Venue du Japon, cette petite éponge tissée à partir de chaussettes usées, de vieux collants ou de chutes de tissu, est lavable, solide, et ne coûte rien.
Une planche à clous, quelques bandes de tissu, une trame facile à suivre… et voilà une éponge prête à durer des mois, voire des années. Elle passe en machine, sèche à l’air libre, ne retient pas les odeurs, et peut être compostée en fin de vie si elle est 100 % naturelle.
Certains cousent aussi des éponges à deux faces : une en éponge de coton, l’autre en toile de jute pour récurer. Une fois cousue, elle se garde comme un gant, et remplace des dizaines d’éponges jetables.
Le film alimentaire réutilisable : la cire qui remplace le plastique
Combien de rouleaux de film plastique disparaissent chaque année dans la cuisine ? Trop. Surtout quand on sait qu’il existe un substitut lavable, simple à fabriquer, et mille fois plus joli : le bee wrap.
Le principe est limpide : un tissu imbibé de cire d’abeille (ou de cire végétale pour les versions vegan) devient malléable à la chaleur des mains, légèrement adhérent, imperméable… et réutilisable des centaines de fois.
On le fabrique en quelques minutes : un carré de coton, un four chaud, un peu de cire râpée, et une plaque de cuisson. Une fois fondu et absorbé par le tissu, la cire solidifie la surface et transforme un simple torchon en emballage alimentaire lavable.
Parfait pour emballer un fruit entamé, couvrir un bol ou transporter un sandwich. Lavé à l’eau froide, séché à l’air libre, il peut durer un an sans souci. Et quand il fatigue, un nouveau passage au four, un peu de cire… et il repart pour un tour.
Le sac à vrac : l’objet cousu main qui remplace des centaines de sachets
Faire ses courses en vrac, c’est bien. Mais encore faut-il avoir les bons contenants pour éviter les sacs papier ou plastique proposés en magasin. La solution ? Les sacs à vrac réutilisables.
Un vieux rideau, une taie d’oreiller, une nappe démodée… et un peu de fil. C’est tout ce qu’il faut pour créer des sacs solides, lavables, réutilisables à l’infini. Il suffit de coudre trois bords et d’ajouter une petite coulisse avec un lien pour fermer. Pas besoin d’être styliste : même une couture imparfaite fait le job.
Fabriqués une bonne fois, ces sacs à vrac permettent de transporter riz, lentilles, noix, pâtes, céréales… sans jamais repasser par la case “emballage jetable”. Et plus ils vieillissent, plus ils gagnent en charme.
On peut en faire de différentes tailles, y coudre une étiquette pour noter le poids à vide, ou même utiliser du tissu transparent pour voir le contenu sans ouvrir. Un investissement d’un après-midi… pour des années sans plastique.
Les cotons lavables : une couture, des milliers de démaquillages
Chaque jour, des disques de coton partent à la poubelle, usés après quelques secondes. Doux mais jetables, ils font partie des produits d’hygiène les plus polluants à produire (culture du coton oblige). Pourtant, une alternative existe, aussi simple qu’élégante : les cotons lavables.
Deux carrés de tissu doux (éponge de bambou, micro-éponge, flanelle…) cousus ensemble, et voilà un disque démaquillant lavable des centaines de fois. On peut même les coudre en forme ronde, ovale ou carrée, selon les préférences.
Ils passent en machine avec les serviettes, sèchent vite, ne se déforment pas, et peuvent être stockés dans un joli bocal ou une petite panière. Une dizaine suffit largement à tourner sans manquer.
Et l’effet sur la salle de bain est immédiat : plus d’emballages plastiques, plus de coton qui s’éparpille, plus de stress quand la boîte est vide. Juste un geste durable… cousu une fois pour de bon.
Le nettoyant multi-usages : un bocal, une infusion… et c’est prêt !
Les rayons ménagers regorgent de produits tous plus ciblés les uns que les autres. Nettoyant salle de bain, cuisine, vitres, sols, robinetterie… avec pour chacun son packaging, son parfum, son argument choc. Mais en réalité, un seul produit maison peut suffire à tout nettoyer.
Le nettoyant multi-usages maison se prépare en infusant des pelures d’agrumes (ou des herbes aromatiques) dans du vinaigre blanc, pendant deux semaines. Une fois filtré, le mélange est dilué dans de l’eau (moitié-moitié), versé dans un spray… et prêt à l’emploi.
Il nettoie les plans de travail, les miroirs, les poignées, l’inox, les toilettes. Naturel, désinfectant, dégraissant et 100 % biodégradable. Et il ne coûte presque rien, surtout quand on récupère les pelures qui allaient partir au compost.
Fabriqué une fois par mois, en grandes quantités, il remplace une demi-douzaine de produits industriels. Et si on le conditionne dans un joli flacon en verre, il devient presque décoratif.
Finalement, fabriquer soi-même ce qu’on achetait chaque mois n’est pas une contrainte, mais une libération. Une fois lancée, la démarche devient naturelle. Les gestes s’ancrent, les objets durent, et les rayons des supermarchés paraissent tout à coup… un peu vides. Mais le quotidien, lui, devient plus riche. Plus cohérent. Et franchement, bien plus satisfaisant !