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Ce geste du quotidien paraît anodin… pourtant il sabote tous vos efforts zéro déchet !

Chacun tente, à sa manière, de faire sa part. Gourde en inox, sac en toile, composteur sur le balcon ou au jardin, protections hygiéniques réutilisables… les gestes écolos se multiplient dans les foyers. Et c’est tant mieux. Mais il existe un comportement, tellement ancré dans notre routine quotidienne, qu’il passe à la trappe. Ce geste d’apparence banal, presque inoffensif, plombe pourtant tous nos efforts zéro déchet.

Le piège de la livraison express

Un clic. Une notification. Une promesse de livraison rapide. Ce petit plaisir instantané semble sans conséquence. Pourtant, chaque colis livré à la va-vite a un coût écologique. Derrière cette rapidité d’exécution se cache une logistique énergivore, une multiplication des trajets inutiles et une montagne d’emballages non recyclables.

Chaque commande expédiée rapidement est souvent acheminée dans des véhicules partiellement remplis, qui parcourent des centaines de kilomètres pour livrer… un simple câble USB ou une boîte de capsules de café. Résultat : un bilan carbone catastrophique, pour des objets parfois superflus, souvent suremballés qui plus est (du carton pour faire illusion, du papier bulle à foison, de la mousse pour caler et un bonne dose de ruban adhésif pour sceller le paquet).

Et même lorsque le carton est recyclable, le ruban en plastique, les calages en polystyrène ou les sachets plastiques contenus à l’intérieur du paquet compromettent l’affaire. Dans bien des cas, l’emballage finit donc à la poubelle, sans possibilité de valorisation.

L’achat impulsif : l’ennemi du minimalisme

Commander un article en ligne parce qu’il est en promo, parce qu’un influenceur l’a vanté ou simplement pour le tester, est devenu un réflexe. Cet achat impulsif crée un flux de consommation artificiel, alimenté par le marketing et facilité par les algorithmes.

Même les personnes les plus engagées dans une démarche zéro déchet peuvent tomber dans le piège. Car l’achat paraît « propre » : un produit peut être labellisé bio, ou présenté comme éthique et durable. Peu importe son étiquette à vrai dire, un objet non essentiel reste un objet de trop. Et chaque objet inutile produit, transporté, stocké, livré puis jeté est une entorse à la logique du zéro déchet !

Ce geste, exécuté sans vraiment y penser, ne fait qu’alimenter un système de production basé sur la vitesse, la quantité, la rentabilité plutôt que sur la durabilité et le bon sens.

Les retours de colis : un désastre en coulisses

Autre facette souvent ignorée : les retours de produits. Une paire de chaussures commandée en deux tailles, un vêtement dont la couleur ne plaît pas, un appareil reçu sans conviction… on renvoie, presque systématiquement, sans se poser de questions. Et pourtant, une large part de ces retours ne retourne pas en rayon.

Dans de nombreux cas, surtout pour les produits peu coûteux, les géants du e-commerce préfèrent détruire ou jeter les articles retournés plutôt que les reconditionner. Selon plusieurs enquêtes, des millions de produits neufs finissent incinérés ou enfouis chaque année à cause de cette logique économique absurde.

Le simple fait de renvoyer un article peut donc transformer un achat anodin en véritable aberration écologique.

Une avalanche d’emballages jetables

Même en sélectionnant des produits dits « écologiques », la livraison standard continue d’engendrer une production massive de déchets. Un shampooing solide commandé sur Internet, peut ainsi arriver dans un colis trois fois plus gros que nécessaire, avec des cales en plastique ou en mousse, parfois sous sachet individuel.

Ce décalage entre l’intention zéro déchet et la réalité donne naissance à un paradoxe pour le moins frustrant. Et dans bien des cas, ces emballages ne sont ni réutilisables, ni recyclables, surtout lorsqu’ils contiennent plusieurs matériaux différents ou des résidus alimentaires ou cosmétiques.

Il suffit d’observer le contenu d’une poubelle un lendemain de livraison pour s’en rendre compte : le déchet est toujours au rendez-vous, même dans les achats soi-disant « verts ».

Vers une sobriété numérique et logistique

La solution n’est pas de bannir définitivement les achats en ligne, mais de repenser sa manière de consommer. Il s’agit plutôt de ralentir, de se questionner sur ses besoins (ai-je vraiment besoin de ce produit ? Puis-je l’acheter autrement ?), d’anticiper ses achats et de privilégier les circuits courts ou les points de vente physiques, surtout pour les produits du quotidien.

Certaines plateformes proposent désormais des options de livraison groupée ou différée, bien moins impactantes que la livraison en 24 heures. D’autres offrent des emballages consignés ou réutilisables. Ces alternatives existent, mais restent marginales face à la tentation de l’instantané.

Adopter une vraie démarche zéro déchet, c’est aussi mettre un frein à cette course à la commodité.

livraison colis

Le zéro déchet ne se joue pas seulement dans la cuisine ou dans la salle de bain !

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Rédigé par Margaux, experte zéro déchet

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie (presque) zéro déchet, pour le plus grand plaisir de mon porte-monnaie ! En espérant que mes recettes et tutoriels éthiques, écologiques et économiques vous permettent de réduire vos déchets du quotidien, tout en vous évitant les dépenses inutiles.

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