Si la chasse a de tout temps été essentielle à l’Homme pour se nourrir, aujourd’hui l’élevage et l’agriculture prouvent qu’on peut facilement se passer de tuer (pour le plaisir). Connaissez-vous les pays ayant aboli la chasse dans leurs forêts ? Serait-il envisageable d’interdire la chasse en France ? Quels impacts écologiques ?
Avons-nous aujourd’hui vraiment besoin de chasser pour se nourrir ? La surabondance indécente de denrées alimentaires à notre disposition atteste bien du contraire. À l’image de la corrida en Espagne, la chasse (à pied ou à courre) s’envisage dans notre pays comme un loisir, une pratique physique ancrée dans la tradition française. Ne serait-il pas temps de cesser de guerroyer contre les animaux pour le simple plaisir de tuer ?
La chasse pour se nourrir, pas pour le plaisir
Les premières traces de chasse apparaissent il y a 300 000 ans, à l’époque de l’homme de Néandertal. Les premiers gibiers, des bisons et aurochs, se chassent alors pour subvenir à un besoin de première nécessité : manger. Ces traques étaient aussi l’occasion de se déplacer sur de grandes distances : les chasseurs-cueilleurs suivant leur gibier, ceux-ci remontaient vers le nord en été, et revenaient vers le sud en hiver pour jouir d’un climat plus favorable.
Pêche au filet, tir à l’arc, les méthodes de chasse du Mésolithique innovent et relèguent aux oubliettes les armes basiques des premiers jours (massues, lances ou épieux). Ce n’est que plus tard, avec l’apparition de l’élevage et de la sédentarité, que l’importance de la chasse comme moyen de subsistance diminue considérablement.
Au Moyen-Age, la chasse au grand gibier (cerfs, chevreuils, sangliers…) se transforme en un véritable plaisir, à la fois passe-temps et privilège accordé aux plus aisés (noblesse, clergé, royauté). Le petit gibier (lapins ou oiseaux) est laissé au reste de la population.
Aujourd’hui, en ces temps d’abondance alimentaire (dans nos contrées, du moins) et de perte critique de biodiversité, la chasse n’a plus de raison d’être. Pourquoi continuer à l’autoriser chaque automne, au grand dam de la faune et de la flore, si ce n’est des promeneurs inquiets ?
Le plaisir de tuer, un loisir à éradiquer
Envisager l’action de tuer comme un plaisir ou un passe-temps est décidément très dérangeant. Contrairement à ce qu’on peut entendre des associations cynégétiques, un chasseur ne permet pas d’équilibrer la nature* (elle le fait très bien toute seule), mais bien de prendre plaisir à tuer. Si l’amour de la nature était la seule raison de ces traques automnales intempestives, le chasseur aurait depuis longtemps abandonné son uniforme. Que dire de l’occasion de se retrouver dans la nature en toute convivialité ? Une simple randonnée dominicale non armée, escorté/e par son compagnon à quatre pattes suffirait à combler ce besoin d’air pur…
*Selon le site Actu Environnement, les carnivores sauvages ne risquent pas de proliférer : ils se multiplient seulement selon les ressources du territoire.
Le fusil de chasse, un danger qui sort parfois de la forêt
Quand on sait que la majorité des crimes sont commis avec des armes de chasse, on peut rapidement remettre en cause la légalité de la vente de fusils dans notre pays. Il y aurait ainsi aujourd’hui environ 16 millions de fusils en circulation en France (en 2018, on comptait 1,1 million de chasseurs français – essentiellement masculins). Des armes qui détériorent les conditions de sécurité en forêt ou ailleurs. Combien d’accidents de chasse déplore-t-on chaque rentrée ? Des tirs par erreur qui causent de graves blessures, voire, dans le pire des cas, la mort d’animaux domestiques (chevaux, chèvres, vaches…), si ce n’est de promeneurs, cyclistes ou coureurs. Certes (et heureusement), ces accidents restent des cas isolés, mais ne sont pas inexistants. Et encore moins à prendre à la légère.
En interdisant la chasse, on interdirait aussi les armes à feu potentiellement dangereuses pour autrui, améliorant ainsi les conditions de sécurité et rendant les promenades plus agréables pour tous.
Les impacts sociaux et environnementaux de la chasse
Un sondage Ipsos de 2018 sur la perception de la chasse par les Français est sans appel : le public rejette massivement l’activité (1 français sur 5 y est favorable). Une interdiction prochaine ne mettrait donc pas en péril le gouvernement en place… Question emploi, contrairement à ce qu’avance la propagande cynégétique, les activités commerciales liées à la chasse seraient déficitaires. Son interdiction n’entraînerait ainsi pas de chômage ni de perte financière. Parmi les conséquences sociales et environnementales de la chasse :
- Perte de biodiversité : la chasse serait responsable de l’extinction de 33% des espèces disparues et représenterait un facteur aggravant pour les espèces en voie de disparition.
- Dommages collatéraux plus ou moins dangereux (accidents de chasse courants).
- Maltraitance animale (lâchers et chasse à courre) : pour compenser les espèces chassées et avoir assez de cibles, les chasseurs lâchent dans la nature des animaux d’élevage (environ 20 millions chaque année).
- Pollution « génétique » : le phénomène de lâchers introduit des maladies animales dans la nature, provoquant l’extinction des souches sauvages.
- Réduction de la sécurité (armes à feu autorisées) et source de stress pour les riverains (la « peur d’aller se promener »)
- Pollution sonore (tirs, voiture)
- Déséquilibre naturel : les animaux naturellement prédateurs deviennent des nuisibles.
- Diminution de la reproduction animale portant atteinte au dynamisme des espèces.
- Pollution et augmentation des déchets dans la nature (cartouches en plastique et autres détritus, pollution automobile : 4×4 autorisés à rouler sur certains chemins de forêt, etc.)…
Parmi les espèces chassables, 20 figurent dans la liste rouge de l’UICN**. C’est notamment le cas de la tourterelle des bois, de la barge à queue noire, du grand tétras et du courlis cendré.
Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)
**Union Internationale pour la Conservation de la Nature
Ces pays qui ont interdit la chasse dans leurs forêts
En Inde, la chasse est interdite depuis plus de 30 ans, comme l’en atteste le Wildlife Protection Act de 1972. C’est également le cas de l’Afrique de l’Est et de certains pays d’Europe. Notamment le canton de Genève depuis 1974, et les Pays-Bas dans une moindre mesure. Aucun déséquilibre de la faune n’est à déplorer dans ces zones. Ces interdictions ont été permises par des initiatives populaires lancées par des associations de protection des animaux sauvages. À nous d’en faire de même !
La France, un pays en retard ? Qu’en dit la loi ?
L’abolition de la peine de mort, des cirques exotiques, de l’expérimentation animale, des combats de coqs ou de la corrida… autant de lois qui apparaissent de nos jours comme un progrès. Pourquoi l’interdiction de la chasse ne le serait-elle pas elle aussi ?
En France, certaines mairies font des efforts, comme celle de Saint-Péver, en Bretagne, qui a récemment interdit la chasse à courre (chasse à cheval escortée par une meute de chiens). Cela dit, l’interdiction de la chasse traditionnelle à échelle nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour, malgré de timides propositions. Cet été, le Conseil d’État avait pourtant fait comprendre qu’il condamnait les chasses traditionnelles. Tout en laissant le parti exécutif les ouvrir cette saison… Le ministère de la Transition écologique aurait ainsi consulté plusieurs arrêtés visant à autoriser la chasse à l’automne 2021.
Pourtant, interdire la chasse n’aurait que des conséquences bénéfiques. La France redeviendrait un territoire propice à la vie sauvage et à la préservation des paysages. Cette politique protectrice mettrait enfin un terme au massacre animal. Une revendication qui ne semble pas disproportionnée…
La guerre contre les animaux a assez duré, laissons-les en paix !
Et vous, que pensez-vous de la chasse en France ? Partagez-nous votre avis sur la question en commentaire ! Vous êtes végétarien ou végétarienne par amour des animaux ? Découvrez ces 5 meilleurs aliments pour remplacer la viande ou le poisson.
Il faut que les écologiste arrête de nous emmerdé avec leur nature et leur lois la chasse fais partie des traditions depuis des siècles et ne crée en aucun cas un déséquilibre des espèces car les battues sont cadrées avec un nombre bien défini il faut dire aussi que les promeneurs ne respecte pas vraiment les panneaux mis en place au bord des forêts et biensur elle sert éventuellement à la sécurité routière avec évidemment des battu pour éviter des drame et qu’une famille sois anéanti à cause d’un chevreuil sanglier ect traverse la route donc en 2 mots la chasse sert aussi à la sécurité de chacun
Merci de votre lecture et de votre message. En revanche, aujourd’hui, avec la profusion alimentaire indécente, je ne crois pas que la chasse revête la même nécessité… Tuer pour le plaisir et non plus pour manger paraît alors très décalé… A titre d’exemple, l’Angleterre, nation de la chasse à courre par excellence a interdit cette pratique… De quoi y réfléchir plus sérieusement. Belle journée
Belle article mais hélas un gouvernement qui est pro chasse (ou préfère grapiller quelques voies).
Végétarien depuis 2ans en premier pour le bien être animal mais aussi pour le réchauffement climatique. J’espère sincèrement une évolution sur le bien être animal en général. On avance dans cette direction avec le végétarisme qui explose, une prise de conscience du réchauffement climatique… Mais beaucoup trop lent à mon goût….
He oui, la France est en retard sur le sujet comme vous dites. Quand on sait qu’un pays comme l’Angleterre a interdit la chasse à courre en 2005, pratique qui vient pourtant de chez eux, il y a de quoi réfléchir… ^^ Merci de votre message et de votre lecture ! Belle journée