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Électroménager : que sont les indices de réparabilité et de durabilité ?

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©RusN/iStock ; Montage : Planète Zéro Déchet

Si vous avez acheté un smartphone ou un lave-linge cette année, vous avez sans doute remarqué sur la fiche produit de votre vendeur un nouveau pictogramme. Il s’agit de l’indice de réparabilité dont l’affichage est désormais obligatoire en France. Cette note sur 10 permet aux consommateurs de faire un choix éclairé entre des objets plus ou moins réparables afin de réduire le gaspillage.

Dès 2024, le score de réparabilité deviendra le score de durabilité. Pour éviter de se perdre dans les dénominations et bien savoir ce qui est en jeu, faisons connaissance avec ces deux nouveaux venus dans la famille des pictogrammes sympathiques.

Les objectifs de l’indice de réparabilité

Rappelons qu’en France, une majorité d’appareils électroménagers finissent à la casse sans réparation. Cet outil inédit vise donc à encourager des achats plus responsables afin d’augmenter la durée de vie des équipements et de réduire la production de déchets. À l’heure où de plus en plus d’esprits s’éveillent et désirent en apprendre plus sur l’écologie, les constructeurs se retrouvent alors en concurrence sur un nouveau critère d’achat. Ces derniers sont donc motivés à faire des efforts en la matière pour mettre en avant une bonne note.

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©Grassetto/iStock

Comment calcule-t-on l’indice de réparabilité ?

Les constructeurs calculent eux-mêmes l’indice de réparabilité de leur produit. Ils fournissent le score aux vendeurs qui ont ensuite la charge de les afficher. La note sur 10 dépend de cinq grands facteurs :

  • L’accès gratuit et sur le long terme à la documentation technique notamment.
  • La facilité, les outils nécessaires et les fixations entre les pièces pour le démontage du produit.
  • La disponibilité et le délai de livraison des pièces détachées.
  • Le rapport du prix des pièces détachées sur celui du produit neuf.
  • Des critères relatifs aux spécificités de la famille des équipements.

Quel avenir pour le score de réparabilité ?

Pour l’instant, l’indice de réparabilité concerne uniquement quatre familles d’appareils : smartphone, TV, lave-linge et tondeuse à gazon électrique. Mais l’obligation d’afficher le score sera bientôt étendue à de nouvelles gammes de produits (lave-vaisselles, aspirateurs…). Nul doute que bien d’autres arriveront ces prochaines années !

En 2024, l’indice de réparabilité deviendra l’indice de durabilité dont les modalités exactes restent à établir. Des critères seront alors ajoutés tels que la robustesse et la fiabilité du produit. Des groupes de travail organisés par le ministère de la Transition écologique et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie devront rendre dans les prochains mois leurs recommandations.

À l’échelle européenne, l’initiative française séduit ! L’Espagne étudie la possibilité de créer son propre indice de réparabilité. De son côté, l’Allemagne va mettre en place des mesures plus contraignantes afin de rendre accessibles plus longtemps les pièces de rechange. Quoi qu’il en soit, la France peut être fière de provoquer un réel débat au sein de l’Union européenne !

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©Colorcocktail/iStock

Quelles sont les limites de l’indice de réparabilité ?

Même si l’initiative est salutaire, il faut rappeler que ce sont les constructeurs qui établissent l’indice de réparabilité de leurs produits. Il n’y a pas d’obligation d’impliquer des organisations publiques ou indépendantes en effet. Des contrôles peuvent bien sûr avoir lieu, néanmoins nous pouvons craindre que les scores soient parfois gonflés. Pour un smartphone par exemple, il est facile de gagner un point en garantissant seulement le déploiement de mises à jour.

Un autre risque réside dans l’établissement de facteurs pas assez discriminants dans le barème de la note de réparabilité (et a fortiori celle de durabilité dont les modalités plus complexes restent à poser). Ainsi, nous pouvons nous retrouver face à une large offre d’équipements avec un score oscillant entre 7 et 9 sur 10. De quoi perdre le consommateur tout en réduisant sa confiance dans le système ! En outre, on peut regretter qu’uniquement les produits électroniques soient concernés par l’indice de réparabilité. Bien d’autres objets méritent l’affichage de ces informations afin que les consommateurs soient bien mieux éclairés dans leurs achats !

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©RusN/iStock/Montage : Planète Zéro Déchet

Couplés à d’autres mesures, les indices de réparabilité et de durabilité sont des outils bienvenus afin de réduire la production de déchets. Leur mise en place devrait limiter le gaspillage tout en sensibilisant les consommateurs sur l’importance de faire durer ses équipements ! Et malgré les failles du système, c’est toujours ça de gagné !

Rédigé par Christophe Bordogna, expert low tech

Expert en low tech, je suis passionné par la création de solutions simples, durables et respectueuses de l'environnement pour résoudre les problèmes du quotidien. J'ai eu la chance de travailler avec plusieurs ONG pour mettre en place des projets de développement durable en Asie, en utilisant des technologies low tech pour améliorer l'accès à l'eau potable, l'agriculture et l'énergie solaire.

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