Connaissez-vous l’empreinte carbone du chocolat, cet aliment particulièrement apprécié des petits et grands gourmands ? À la veille de Pâques, faisons le point sur l’impact du cacao sur la planète, cette denrée précieuse qui nous vient de loin.
À l’approche de Pâques, les commerces se remplissent de créations chocolatées en tout genre. Oeufs, poules, lapins, cloches et autres personnages, le chocolat revêt mille et une formes et couleurs, pour le plus grand plaisir des enfants. Mais connaissez-vous le cheminement du cacao, cet aliment tant convoité des gourmands ?
Le chocolat, un aliment de luxe très apprécié des Français
Selon la newsletter écolo Lundi Carotte, 4 Français/e sur 5 mangeraient du chocolat chaque semaine. C’est dire comme le cacao a la cote dans l’Hexagone ! Difficile en effet d’affirmer qu’on fait partie de ceux qui n’aiment pas le chocolat… Cet aliment à l’origine réservé à l’élite s’est largement démocratisé au fil des siècles, et rares sont aujourd’hui les goûters, petits-déjeuners, bonbons et autres douceurs sucrées qui ne contiennent pas de chocolat. Le cacao n’est pas prêt de se faire oublier ! Savez-vous d’ailleurs comment celui-ci est fabriqué ?
De la fève de cacao au chocolat, un grand pas
Vous le savez peut-être déjà, le chocolat s’obtient à partir de la fève de cacao issue du cacaoyer. Celle-ci est alors torréfiée puis broyée jusqu’à obtenir une pâte, le fameux beurre de cacao. Le chocolat que l’on trouve dans le commerce est formulé à partir de cette pâte, à laquelle on ajoute un certain pourcentage de sucre. On peut également ajouter du lait (le fameux chocolat au lait), des épices ou des matières grasses supplémentaires.
La petite histoire du chocolat
C’est sous la révolution industrielle que le chocolat se démocratise, à l’origine consommé sous forme de boisson en Amérique du Sud. Le cacaoyer, cette plante tropicale, se cultive depuis des millénaires au Mexique, mais aussi dans d’autres régions d’Amérique. L’ancêtre de la tablette de chocolat, la boisson chocolatée, était fabriquée par de nombreux peuples méso-américains comme les Aztèques ou les Mayas. À l’époque, le cacao se consommait plutôt dans le cadre de soins ou rituels.
Durant la civilisation précolombienne, les fèves de cacao sont un produit de luxe, qu’on utilise parfois même en tant que monnaie. La boisson au chocolat fabriquée par la civilisation maya était souvent aromatisée avec du piment ou de la vanille, pour adoucir sa saveur amère. Les Aztèques, quant à eux, auraient utilisé le cacao à des fins thérapeutiques, pour lutter contre la fatigue et soigner la diarrhée. La croyance se répand d’ailleurs en Europe après l’importation du chocolat.
L’arrivée du chocolat en Europe
Jusqu’au 16e siècle, le chocolat est inconnu au bataillon en dehors de l’Amérique. C’est en 1502 que Christophe Colomb découvre l’utilisation des fèves de cacao comme boisson, d’ailleurs peu appréciée des colons. L’importation du chocolat en Europe daterait de 1519, après la découverte de l’espagnol Hernán Cortés. Au 17e siècle, le chocolat sous forme liquide devient très apprécié des classes favorisées et du clergé. En France, il l’est tout autant auprès de la royauté et des médecins, qui en vantent les bienfaits. Aujourd’hui, le chocolat a perdu ses lettres de noblesse et s’avère facilement accessible. Mais quel est le prix écologique à payer pour s’en délecter ?
Quelle est l’empreinte carbone du chocolat ?
Le chocolat ne vient pas de chez nous, c’est un fait. Le plus grand producteur de cacao serait la Côte d’Ivoire avec 40% de la production mondiale, suivi par le Ghana, l’Indonésie, le Brésil et l’Équateur. Toujours selon Lundi Carotte, la moitié de la production de cacao mondiale passerait par un géant de l’agroalimentaire avant d’atterrir en Europe (ou sur d’autres continents importateurs), où le cacao se transforme et se mélange.
Une demande de cacao qui ne cesse d’augmenter
Même si le cours du cacao fluctue d’une année à une autre, une chose est sûre, c’est que la demande en chocolat ne cesse d’augmenter. Cette demande s’explique notamment par le récent engouement de l’aliment par les peuples asiatiques, qui commencent à apprécier le cacao auparavant peu commercialisé dans leurs contrées. Cet attrait impose aux producteurs de produire plus vite, d’utiliser des pesticides et de faire fi du réchauffement climatique. Car la production de cacao conventionnelle achève d’accélérer le processus…
Selon le bilan carbone de l’ADEME, une plaquette de chocolat de 1 kg émettrait l’équivalent d’environ 5 kg de CO2. Près de la moitié de cette empreinte s’expliquerait par la déforestation. Ainsi, la grande majorité des émissions viendraient de la production du chocolat et de la déforestation (environ 70%), le reste (30%) provenant de la transformation, de l’emballage et du transport.
Le réchauffement climatique fragilise les cultures
En raison du réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse sont de plus en plus courants dans les pays producteurs de cacao. Cette sécheresse chronique achève de fragiliser les cabosses renfermant les fèves et les expose aux nuisibles et aux maladies. Résultat des courses : les producteurs utilisent de plus en plus de pesticides pour traiter leurs cultures et éviter la perte financière. Niveau déforestation, le bilan n’est pas très positif : en Côte d’Ivoire, environ 80% de la forêt originelle a disparu. Une situation qui frappe de plein fouet les animaux sauvages, et notamment les éléphants.
Réduire l’empreinte carbone du chocolat en fabriquant ses oeufs de Pâques à la maison
Alors, quand on ne souhaite pas sacrifier le plaisir de la chasse aux oeufs pour gâter ses enfants gourmands une fois par an, on peut tout de même essayer de limiter son impact carbone. Au lieu d’acheter des oeufs, poules, lapins et autres chocolats de Pâques dans des sachets en plastique au supermarché, pourquoi ne pas les réaliser soi-même à la maison ? Vous pourrez ainsi sélectionner la variété de chocolat qui vous convient, et limiter la dose de sucre par la même occasion.
Si vous êtes un/e habitué/e des magasins zéro déchet, votre boutique préférée doit certainement proposer du chocolat en vrac, sous forme de pépites, de palets ou bien en tablettes sans emballage. Privilégiez également le chocolat bio issu du commerce équitable dès que cela vous est possible. Pour vous inspirer, voici quelques recettes faciles qu’on a testées et approuvées : Pâques zéro déchet : 2 recettes de chocolats maison faciles et rapides.
Pas le temps de mettre la main à la pâte ? Pourquoi ne pas privilégier les petits artisans chocolatiers proches de chez vous ? Vous pourrez peut-être échapper aux emballages plastifiés en leur passant un petit coup de fil préalable… Certains revendeurs de chocolat équitable comme l’entreprise bretonne Grain de Sail essayent de réduire leur impact en utilisant des moyens de transport doux (comme le voilier), pour acheminer leur cacao écolo. De bons moyens de compenser l’impact environnemental de Pâques !
Et vous, connaissiez-vous l’empreinte carbone du chocolat noir (ou blanc ou au lait) ? Organiserez-vous une chasse aux oeufs de Pâques dans votre jardin cette année ? Partagez-nous votre avis en commentaire !
Les bûcherons qui déforestent la forêt amazonienne font un geste pour la planète : ils mettent de l’essence sans plomb dans leur tronçonneuse…