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Qu’est-ce que le greenwashing et comment l’Ă©viter ?

greenwashing tenir pile verte fausse
©Cristian Storto Fotografia/iStock

Le greenwashing est un terme qu’on entend dans toutes les bouches, largement utilisĂ© dans la vie publique, mais aussi privĂ©e. Alors que cache ce terme anglophone et comment Ă©viter d’en faire les frais ?

Le “greenwashing” est une technique marketing utilisĂ©e par une organisation (entreprise, administration…) pour se donner une image Ă©cologique trompeuse. Cette illusion peut Ă  la fois concerner des produits de consommation (alimentaires, vestimentaires, de beautĂ©, mĂ©nagers, etc.) ou des actions permettant soi-disant le dĂ©veloppement durable. Alors, comment dĂ©masquer les acteurs du greenwashing et Ă©viter d’en faire les frais ?

Qu’est-ce que le greenwashing ?

On pourrait traduire le terme “greenwashing” par “Ă©co-blanchissement” ou “verdissage d’image”, ce qui ne parlerait certes peut-ĂȘtre pas Ă  tout le monde… Le greenwashing implique un lavage de cerveau Ă©cologique ayant pour but de tromper l’interlocuteur sur les rĂ©elles intentions durables d’un organisme ou d’un produit. Le terme greenwash est apparu assez tĂŽt, en 1989, puis s’est transformĂ© en greenwashing en 1991. Le groupe de recherche CorpWatch* donne la dĂ©finition suivante :

Le greenwashing est un comportement d’entreprise nocif du point de vue social ou environnemental. Ces entreprises tentent de prĂ©server et d’Ă©tendre leurs marchĂ©s en se prĂ©sentant comme des amies de l’environnement.

*Groupe américain dénonçant les méfaits des entreprises et plaidant pour la transparence des multinationales.

gestes écologiques qui ne le sont pas green washing
©Artem Beliaikin/Unsplash

Comment identifier un acte de greenwashing et l’Ă©viter ?

On vous l’accorde, le greenwashing n’est pas toujours facile Ă  identifier. Souvent, il sĂ©vit majoritairement en ligne, sur les e-commerces soi-disant spĂ©cialisĂ©s (mais pas que). On peut aussi en faire les frais au quotidien, dans une boutique de renom par exemple. L’agence de communication Futerra a dressĂ© la liste des critĂšres permettant de le dĂ©masquer :

  • Utilisation d’images suggestives et de slogans abusifs (des feuilles, un arbre, une planĂšte, des images de couleur verte faisant penser Ă  la nature, etc.)
  • Usage de produits verts mensongers
  • Utilisation du jargon Ă©cologique biaisĂ©e (termes Ă©co, green, naturel, etc.)
  • Absence de preuves et manque de rĂ©fĂ©rences (floues, pour la plupart)
  • Utilisation des superlatifs et formules de type : “premier/leader dans le domaine“…

Des changements Ă  surveiller

Le greenwashing peut aussi se caractĂ©riser par un changement de nom d’une marque ou d’un produit, pour donner l’illusion que l’entreprise respecte la nature. Un arbre sur l’Ă©tiquette d’un produit chimique, un logo de couleur verte pour un fabricant de plastique, une fleur pour une marque de vĂȘtements non bio… Autant d’approches dĂ©guisĂ©es pour continuer de tromper le consommateur.

Éviter le greenwashing en s’informant

Il s’avĂšre donc primordial, avant d’acheter un produit ou un service, de bien se renseigner sur sa lĂ©gitimitĂ© Ă©cologique. N’hĂ©sitez pas Ă  poser des questions, vous sentirez tout de suite si votre interlocuteur s’y connaĂźt dans le domaine et si son discours est cohĂ©rent.

Si vous souhaitez acheter un produit Ă©cologique en ligne par exemple, vĂ©rifiez bien sa provenance, normalement indiquĂ©e dans les caractĂ©ristiques techniques. Une fabrication en Asie, aussi Ă©cologique soit-elle, manque de crĂ©dibilitĂ©, puisqu’elle contribue Ă  polluer pour venir jusqu’Ă  vous, sans compter la misĂšre sociale induite.

Vérifier la cohérence des données

N’hĂ©sitez pas Ă  vĂ©rifier la cohĂ©rence des donnĂ©es entre le message publicitaire et les matĂ©riaux de fabrication. Dans le cas d’un vĂȘtement par exemple, ne vous fiez pas Ă  la mention : 100% coton naturel (le coton est toujours naturel, les pesticides utilisĂ©s pour le cultiver, moins…) Ă©cologique ou biologique dans le texte de promotion. VĂ©rifiez les faits sur l’Ă©tiquette de composition (ou dans la partie “caractĂ©ristiques techniques” sur un site) en recherchant les labels de confiance. Le coton biologique garanti sans substances nocives se certifie GOTS (Global Organic Textile Standard) ou OEKO-TEXÂź, c’est tout (du moins pour l’instant).

En revanche, le petit nouveau BCI (Better Cotton Initiative), de plus en plus prisĂ© par les grandes marques, peut s’approcher Ă  du greenwashing. Ce nouveau label ne permet aucune traçabilitĂ© des conditions de travail et des substances utilisĂ©es. Sans contrĂŽles, difficile de trancher entre la volontĂ© de bien faire et la technique commerciale pour “verdir” un produit…

preuve acte de greenwashing gobelets eco cup plastique
Les Ă©co-cups en plastique, brillant exemple de greenwashing… ©Brian Yurasits/Unsplash

Quelques exemples concrets de greenwashing

  • Le concept de voiture “verte”
  • Les produits vantĂ©s comme “recyclables” (ce n’est pas parce qu’on peut les recycler qu’ils ne polluent pas)
  • Le caractĂšre Ă©cologique des voitures hybrides
  • Des couverts en plastique portant la mention “rĂ©utilisable” (un leurre qui ne trompe personne !)
  • Les marques de produits de beautĂ© qui contiennent le mot “nature” dans leur nom ou sur leurs packagings et qui contiennent des produits chimiques…

Vous avez décelé un acte écologique abusif ? Faites passer le message !

Un autre moyen facile de dĂ©busquer une marque en proie au greenwashing est d’aller se renseigner Ă  son sujet en ligne. Prenez en compte les avis des internautes, s’ils sont assez nombreux pour se faire une idĂ©e non biaisĂ©e.

Vous pourrez aussi alerter les autres consommateurs en dĂ©nonçant l’entreprise trompeuse auprĂšs de l’OIP* (Observatoire IndĂ©pendant de la PublicitĂ©) ou de l’ARPP**. Ces organismes ont pour objectif de rendre visibles les publicitĂ©s mensongĂšres exploitant la cause Ă©cologique.

*L’OIP Ă©mane de l’organisation Alliance pour la PlanĂšte, et se compose de membres Ă©cologistes reconnus, d’associations de consommateurs, de spĂ©cialistes dans le milieu de l’environnement, de la communication et de la publicitĂ©.

**Anciennement Bureau de vérification de la publicité.

greenwashing tenir pile verte fausse
©Cristian Storto Fotografia/iStock

Et vous, avez-vous dĂ©jĂ  fait les frais d’un acte de greenwashing ? Sauriez-vous dĂ©masquer les imposteurs ? Partagez-nous votre expĂ©rience en commentaire ! 

Rédigé par Margaux Blanc, experte zéro déchet

Bretonne de cƓur et de sang, je suis particuliĂšrement sensible Ă  l'environnement, partageant mon temps entre la montagne et l'ocĂ©an. Des paysages de toute beautĂ© qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adoptĂ© un mode de vie (presque) zĂ©ro dĂ©chet, pour le plus grand plaisir de mon porte-monnaie ! En espĂ©rant que mes recettes et tutoriels Ă©thiques, Ă©cologiques et Ă©conomiques vous permettent de rĂ©duire vos dĂ©chets du quotidien, tout en vous Ă©vitant les dĂ©penses inutiles.

2 Comments

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    • Merci de vos compliments et de votre lecture. Mince, il semblait que celle-ci soit encore en activitĂ©… Merci de votre prĂ©cision ! 😉

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