Pendant un mois entier, une famille de quatre personnes s’est lancé un défi peu commun : cuisiner tous leurs repas sans produire le moindre déchet. Ni emballage, ni reste oublié au fond du frigo, ni épluchures terminant sa course à la poubelle. Le genre de pari qui peut faire sourire… avant de réaliser à quel point notre quotidien est truffé de déchets invisibles. Et pourtant, ils l’ont fait. Voici ce qu’ils ont mangé, comment ils s’y sont pris, et ce qu’ils ont appris au passage.
Une cuisine zéro déchet, mission impossible ?
Pour beaucoup, cuisiner sans générer le moindre déchet pourrait s’apparenter à un épisode de Koh-Lanta. Mais pour cette famille, tout a commencé avec une prise de conscience simple : à la fin de la semaine, la poubelle débordait, et les biodéchets représentaient une part énorme. “On ne voulait plus cuisiner comme si la planète était une corbeille à papier”, confie la mère de la famille. De là est née l’idée d’un mois d’expérimentation totale : zéro déchet, zéro compromis.
Alors bien sûr, pas question de commander des plats tout prêts ou d’acheter des barquettes en plastique. Chaque repas devait être pensé, anticipé, cuisiné et consommé avec soin. Une véritable plongée dans l’art de vivre en conscience, fourchette à la main.
Des courses sans emballage et un frigo parfaitement organisé
Le premier défi a été de revoir la façon de faire les courses. Exit les supermarchés et leurs montagnes de plastique. La famille s’est tournée vers des enseignes éthiques et responsables, où le vrac était le mot d’ordre :
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un marché local pour les fruits, légumes, œufs et fromages (en vrac ou dans des contenants réutilisables),
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une épicerie en vrac pour les céréales, légumineuses, farines, huiles, etc.
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une ferme voisine pour le lait cru (ramené dans des bouteilles consignées),
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un boulanger qui accepte les sacs à pain en tissu.
Chaque produit était choisi non seulement pour sa qualité, mais aussi pour son absence d’emballage jetable. Le congélateur a été mis à contribution pour conserver les restes, et le frigo est devenu un véritable tableau de bord stratégique : chaque aliment y avait sa place, son bocal, son plan de bataille.

Des menus aussi créatifs que gourmands
Au fil des jours, la famille s’est composé un menu à la fois équilibré, savoureux et respectueux de leur engagement. Fini le gaspillage alimentaire : tout se mange, tout se transforme. Les fanes de carottes deviennent un pesto délicieux, les épluchures de pommes se métamorphosent en chips croustillantes, et les restes de riz servent de base à un buddha bowl du lendemain.
Voici quelques plats qui ont marqué ce mois de cuisine zéro déchet :
Petit-déjeuners
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Granola maison aux noisettes et miel local
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Pain perdu réalisé avec du vieux pain rassis, doré à souhait
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Porridge à l’avoine, pommes caramélisées et épices
Déjeuners
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Galettes de lentilles corail et salade de saison
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Curry de légumes récupérés au marché en fin de journée (les invendus : moches, mais délicieux !)
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Quiche sans pâte aux fanes de radis et fromage de chèvre
Dîners
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Soupe de courge (peau incluse, soigneusement mixée)
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Gratin de restes (un classique qui change chaque semaine)
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Pizza maison avec pâte au levain et restes de légumes rôtis
Desserts et encas
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Compote de fruits abîmés, cannelle et zeste d’orange
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Biscuits à l’okara (résidu de lait végétal fait maison)
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Yaourts maison dans des pots en verre.
Loin de s’ennuyer ou de se priver, la famille a même redécouvert le plaisir de cuisiner ensemble, d’inventer à partir de ce qu’il y avait dans le frigo plutôt que d’acheter spécifiquement des ingrédients pour des recettes isolées.
Des astuces de grand-mère à la rescousse
Si ce mois de cuisine zéro déchet a fonctionné, c’est aussi grâce à un retour aux sources. Beaucoup de solutions viennent en effet des gestes oubliés. Un torchon humide pour remplacer le film plastique, du marc de café en tant qu’engrais, une tranche de pain rassis pour préparer des gnocchis anti-gaspi ou encore des épluchures pour cuisiner un bouillon de légumes revisité… une bénédiction pour le potager et révolution dans la poubelle !
Désormais, le moindre “déchet” est vu comme une ressource, et cette vision transforme radicalement la façon de consommer.
Le compost comme allié discret
Bien sûr, tout ne finit pas dans l’assiette. Mais ce qui ne se mange pas, comme les noyaux des fruits, les coquilles d’œufs ou certaines fanes trop fibreuses, trouve une autre vie… au compost. Installé dans un coin du jardin, ce petit monticule en apparence anodin se révèle un maillon essentiel de la chaîne, permettant de boucler la boucle par un retour à la terre.
Résultat ? Une poubelle vide et un sol qui, après un mois seulement, commence déjà à s’enrichir. Un cercle vertueux à l’échelle d’une famille, mais avec un impact environnemental non négligeable.
Un défi riche d’enseignements
A la fin de leur défi, cette famille zéro gaspi ne s’est pas rattrapée sur des paquets de goûters en plastique ou des tubes de chips ! Même si certains ajustements seront faits pour la suite, la plupart des habitudes acquises pendant ce mois sont restées ancrées dans les habitudes du quotidien. Et la relation aux aliments a profondément changé. La famille a notamment appris à :
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mieux planifier ses repas,
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acheter moins, mais mieux,
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valoriser chaque ingrédient jusqu’au bout,
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savourer le fait-maison avec fierté.
Un pari un peu fou qui s’est transformé en une véritable révélation. Moins de stress, plus de goût, moins de déchets, plus de liens. Et même si tout le monde n’est pas prêt à franchir le pas d’un mois complet sans déchet, l’expérience de cette famille concernée prouve que chaque petit geste compte.

