Quand l’été approche à grands pas et que les nappes phréatiques commencent déjà à tirer la langue, une question revient sur les lèvres de tous les jardiniers : quelle graine semer qui survivra sans pleurnicher face à l’absence d’eau ? Il existe un légume souvent relégué au second plan, mais qui gagne pourtant à être connu : le pois chiche. Résilient, avide de soleil mais peu gourmand en eau, il est l’allié rêvé des potagers d’été. Tout comme de ceux des végétariens et végétaliens gourmands.
Le pois chiche, un dur à cuire qui ne craint pas la chaleur
Le pois chiche n’a pas volé sa réputation de costaud du potager. Originaire du Moyen-Orient, ce légume sec a évolué dans des terres arides et sablonneuses, ce qui lui a permis de développer une tolérance exceptionnelle à la chaleur et à la sécheresse.
Son secret ? Un système racinaire très profond, capable de puiser l’humidité bien en dessous de la surface. Là où d’autres légumes lèvent les bras au ciel au premier coup de chaud, le pois chiche s’enracine profondément et continue tranquillement son petit bonhomme de chemin.
Et en plus, il n’a pas besoin d’être chouchouté. Le pois chiche déteste en effet les sols trop riches auxquels il leur préfère les plus pauvres, à partir du moment où ceux-ci sont bien drainés. Trop d’eau ? Voici qu’il boude. Trop d’azote ? Il se met à ralentir. Ce qu’il aime, c’est l’authenticité : un sol sec, une bonne dose de soleil et une totale liberté.
Une plante qui se sème au printemps
En matière de calendrier, le pois chiche est assez exigeant : il refuse de germer dans un sol froid. C’est pourquoi le début du printemps (avril/mai, voire début juin si la météo n’a pas été clémente) est le moment parfait pour lui donner sa chance. Les gelées sont en voie de disparition, la terre commence à tiédir, et le soleil tape juste assez pour lancer la machine.
Pour réussir ses semis de pois chiches, il suffit de les semer en pleine terre, dans un endroit bien ensoleillé, en lignes espacées de 30 à 40 centimètres, avec une graine tous les 10 à 15 centimètres. On peut même légèrement tasser le sol après le semis pour assurer un bon contact avec la terre. Ensuite ? On oublie presque qu’on l’a planté.
Pas besoin d’arrosage quotidien ni de traitements spéciaux : tant que le sol reste légèrement humide au moment de la levée, le pois chiche prend vite son autonomie.
Un entretien minimal pour un résultat maximal
Côté entretien, difficile de faire plus simple. Le pois chiche se passe de fertilisants, car comme toutes les légumineuses, il est capable de fixer l’azote de l’air dans le sol grâce à ses petites bactéries symbiotiques. C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’intègre souvent dans les rotations de cultures pour enrichir la terre de manière naturelle.
Il faudra simplement veiller à désherber légèrement en début de croissance pour éviter la concurrence des adventices. Ensuite, le feuillage dense fait le travail d’ombrage et limite les repousses. Le pois chiche n’est pas très sensible aux maladies et attire peu de parasites : un vrai bonheur pour les jardiniers pressés !
En juillet-août, les gousses commencent à sécher. Il suffit alors de couper les plants, de les laisser sécher quelques jours, puis de les écosser. Un effort minime pour une récolte généreuse.
Un champion de la nutrition… et de l’écologie
Le pois chiche, ce n’est pas qu’un légume rustique, c’est aussi une bombe nutritionnelle. Riche en protéines végétales, en fibres, en fer, en magnésium et en vitamines B, le pois chiche coche toutes les cases pour bénéficier d’une alimentation saine. Celui-ci se cuisine à toutes les sauces : en houmous, en falafels, en salades, ou simplement mijoté dans un plat de légumes.
Mais surtout, le pois chiche a un rôle majeur à jouer dans un potager zéro déchet du fait de son caractère économe en ressources. En limitant les besoins en eau, en fertilisant naturellement le sol, et en tenant sans traitement, le pois chiche est un modèle de culture durable, particulièrement adapté au changement climatique.
Le compagnon rêvé des étés secs
Avec les vagues de chaleur qui s’intensifient chaque année, le pois chiche s’impose comme une évidence dans les potagers écologiques. La légumineuse s’adapte en effet aux climats méditerranéens comme aux étés continentaux, à condition de bénéficier de soleil à volonté.
Son seul véritable ennemi ? L’excès d’humidité, qui peut faire pourrir ses racines et ralentir son développement. En dehors de cela, le pois chiche une plante robuste, rustique, qui fait face au manque d’eau sans broncher. Un légume sec, certes, mais loin d’être sans intérêt !

