Pour lutter contre le tourisme de masse et la pollution associée, l’architecte et politicien mexicain Jaime Lermer a décidé de créer une station balnéaire écologique et durable. Cette destination écolo se trouve à quelques heures de Mexico, et répond au doux nom d’Amaitlàn, « la terre du repos ».
Si le tourisme permet de booster l’économie d’un pays, il possède aussi son revers de médaille. Qui dit station balnéaire dit aussi souvent pollution (plastique, atmosphérique, aquatique ou sonore). Il n’y a qu’à constater l’état des plages ou des montagnes à la pleine saison pour conclure que certains voyageurs ne prennent pas soin de leur lieu de vacances…
Au Mexique, le tourisme occupe une place importante dans l’économie du pays. Régulièrement soumises à la pollution, les plages mexicaines ne sont pas toujours un exemple d’écologie. C’était sans compter sur Amaitlàn, première station balnéaire écologique et durable au monde. Espérons que les exemples se multiplient dans le pays et inspirent les villes littorales du monde entier.
Le tourisme au Mexique
Le tourisme joue un rôle essentiel dans l’économie mexicaine (environ 13% du PIB et plus de 5 millions d’emplois). Contrée de montagnes (Sierra Madre & Nevada), de plages et de hauts plateaux, le Mexique occupe la 8e place mondiale au classement des destinations touristiques internationales les plus populaires. Ce sont notamment les régions de Cancún et de Puerto Vallarta qui remportent les suffrages auprès des touristes, sans oublier les sites archéologiques aztèques et mayas (Chichén Itzá & co).
La pollution des plages mexicaines
Les plages et villes littorales font partie des attractions les plus prisées des touristes se rendant au Mexique. Et pour cause, les paysages sont de toute beauté : arches rocheuses perdues, récifs coralliens, lagons aux eaux transparentes… Les plages mexicaines ont tous les attraits de l’île paradisiaque. Mais l’envers du décor maritime est tout autre : en 2003, le Ministère de l’Environnement mexicain attire l’attention sur l’état de pollution de nombreuses plages touristiques (Acapulco, Vera Cruz, Zihuatanejo ou encore Ixtapa). Leur niveau de bactéries ferait même d’elles des sites impropres à la baignade…
Les polluants recensés sont divers : médicaments, drogue, pesticides, plastique… Ces déchets s’infiltrent dans les nappes aquifères, menaçant le développement de nombreuses régions touristiques ainsi que la faune et la flore aquatique. D’après les chercheurs, cette pollution marine devrait s’intensifier d’ici 2030 si aucune mesure n’est prise pour enrayer sa progression. À Amaitlàn, la nouvelle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd…
Amaitlàn, première station balnéaire écologique au monde
Amaitlán signifie en aztèque : « la terre du repos ». Un repos bien mérité en effet pour les touristes militants qui font le choix d’y passer leurs vacances de façon responsable. Car cette destination de vacances, que l’on doit à l’architecte Jaime Lermer, est bien différente : Amaitlán est la première station balnéaire écologique et durable du monde. Érigée sur la cote pacifique, à une heure de la capitale, la ville autosuffisante va à l’encontre du tourisme de masse propre au Mexique. Une véritable nécessité par les temps qui courent.
Au programme : énergies renouvelables, transports doux, gestion des déchets et préservation des écosystèmes
La ville touristique écoconçue s’inscrit dans une démarche durable pour protéger son littoral, ses plages, sa biodiversité et ses écosystèmes. Ainsi, à Amaitlán, l’électricité est issue d’énergies renouvelables (panneaux solaires, éoliennes), les trajets se font via des moyens de transport sans émissions de CO2 (vélos, voiturettes électriques) et l’eau de pluie ainsi que les eaux usées se réutilisent à l’infini. En termes de gestion des déchets, la cité balnéaire a pour objectif d’en recycler la totalité.
Des logements surélevés pour réguler la température et bénéficier d’un air de qualité
Les espaces verts, privilégiés par l’architecte, s’étendent sur la péninsule de plus de 2000 hectares, partageant leur verdure bienfaisante avec des infrastructures écologiques basse consommation. Les habitations de style tropical, typiques de la région, ont été construites en élévation, pour permettre à l’air de circuler et de réduire les fortes températures. Amaitlán se paye également le luxe du silence, ayant fait le choix de ne pas autoriser les voitures. Seuls des véhicules électriques évoluent dans les rues passantes et cyclables. Des attelages de chevaux ont même été évoqués pour éviter le trafic polluant dans les artères de la ville !
D’autres cités balnéaires écologiques et durables à travers le monde
Sur le schéma d’Amaitlàn, les initiatives d’éco-tourisme se multiplient à travers le monde. En France par exemple, La Grande Motte a décidé de prendre en compte les variations touristiques et de mettre en place un système de filtrage des déchets écologiques pour réduire son empreinte carbone. En Allemagne, les cités balnéaires écoresponsables se développent, pour lutter contre le tourisme de masse (îles de la Frise, Bensersiel ou encore l’île de Rügen et sa réserve naturelle).
La ville côtière anglaise de Whitstable jouit quant à elle de l’appellation « ville sans plastique », tout comme l’île d’Arran en Écosse (label Plasic Free Communities). Pour connaître la liste des villes touristiques sensibles à la nature et à la protection de l’environnement, rendez-vous sur le site Ecotown. Parmi leurs critères de sélection :
- Utilisation des énergies renouvelables
- Agriculture biologique
- Sauvegarde des espaces verts
- Réutilisation des eaux usées pour l’irrigation
- Recyclage, compostage et réduction des déchets en amont
- Moyens de transport doux et réduction du trafic (voiture électrique, vélo, rues piétonnes)
- Tourisme écologique
- Création d’emplois locaux
- Durabilité pour l’homme et l’environnement
- Sensibilisation aux villages écologiques.
Le tourisme vert ne cesse de se développer, croisons les doigts pour que l’on poursuive dans cette voie !
Et vous, connaissiez-vous la station balnéaire écologique d’Amaitlan, au Mexique ? Vous êtes vous déjà rendu/e dans une ville touristique écologique conçue sur le même modèle ? Partagez-nous votre avis et votre expérience de vacances en commentaire !