Transformer des écailles de poissons en plastique biodégradable ? En voilà une idée originale ! Face aux déchets marins engendrés par le plastique à usage unique et le gaspillage alimentaire lié à l’industrie de la pêche, Lucy Hughes, jeune Anglaise de 23 ans, a décidé de réagir.
La pêche commerciale, un grand gaspillage de ressources
La pêche commerciale et extensive génère de nombreux déchets. En plus des déchets marins liés à l’activité (filets et équipements de pêche en plastique perdus ou abandonnés), le gaspillage alimentaire est énorme. Rien qu’en Angleterre, plus de 170 000 tonnes de déchets de poissons seraient traitées chaque année.
L’industrie du plastique n’est pas mieux lotie. Vous le savez déjà, le plastique issu de la pétrochimie met des centaines d’années à se dégrader dans la nature (500 ans pour un sac plastique). C’est aussi le principal responsable de la disparition de certaines espèces marines, qui s’étouffent en l’avalant. C’est face à ce constat environnemental inquiétant que Lucy Hughes a souhaité réagir.
Des déchets de poissons issus de l’industrie de la pêche transformés en plastique biodégradable
Lauréate du James Dyson Award, Lucy Hughes, étudiante anglaise à l’Université du Sussex, a donné naissance à MarinaTex. Derrière la marque à consonance marine (contraction du mot marina et tex pour textile), se cache un plastique 100% biodégradable. Ce bioplastique se composte aussi à la maison, puisqu’il se compose entièrement de déchets organiques (résidus d’écailles de poissons et d’algues). Sensible à l’environnement depuis son plus jeune âge, Lucy s’est penchée sur le concept lors de sa dernière année d’études. Remplacer les emballages en plastique à usage unique par une alternative non polluante a été son leitmotiv.
Je ne voulais pas utiliser de matériaux naturels vierges, alors je me suis lancé le défi de réutiliser des déchets organiques.
Après plusieurs expérimentations et une collaboration avec une usine de transformation, Lucy déniche un liant biodégradable efficace. Celui-ci n’a pas besoin de se chauffer à haute température, permettant au bio-plastique d’acquérir ses lettres de noblesse écologiques ! En effet, la matière demande peu d’énergie pour sa fabrication.
La texture du plastique est presque recréée à l’identique, le côté biodégradable en plus. Ce bioplastique mettrait 4 à 6 semaines à se dégrader dans la nature ou dans son compost personnel.
À l’heure actuelle, la créatrice attend les certifications nécessaires pour proposer son produit écologique aux industries concernées.
J’avais dans l’idée de créer une alternative au plastique, qui ferait partie intégrante de l’environnement circulaire.
Retrouvez l’histoire de MarinaTex en vidéo, le bioplastique durable imaginé par Lucy Hugues :
Evidemment, cette solution n’est pas envisageable sur le long terme si jamais (et c’est tout ce que nous souhaitons) la pêche intensive devait drastiquement réduire. Cela dit, la revalorisation des déchets, quels qu’ils soient, est une des actions louables pour parer à tout type de gaspillage.
Bonjour Planète zéro déchet,
Je me permets de réagir face à votre article. Je suis choquée, voire même sidérée que vous soutenez ce type de projet qui incite la pêche intensive. En effet, cette jeune anglaise crée des produits biodégradable à partir de déchets provenant de la pêche intensive. Cette technique soutient donc ouvertement ce type de pratique largement décriée et qui provoque une effondrement de notre éco système. Comment osez-vous ? Vous qui prônez le zéro déchet. Il est clair que nous devons mettre en avant, soutenir, épauler les projets innovants… Mais avant tout, il est important de respecter notre environnement, et surtout ceux (c’est-à-dire d’autres espèces) avec qui nous cohabitons. Le zéro déchet est avant tout une pratique qui vise à réduire, voir même supprimer les déchets qui polluent notre environnement. Que vous arrivent-ils à promouvoir un autre déchet provenant de l’animal ? Vous vous perdez dans vos convictions, et tous ceux bien évidemment qui vous soutiennent dans votre démarches et les valeurs qui vous prônez.
Je vous prie de bien vouloir revoir votre éthique et votre moral.
Bien à vous
Bonjour Andrea,
Merci pour votre long message 😉 Tout d’abord, nous tenons à préciser que ce projet est loin de soutenir la pêche intensive, vous avez peut-être mal appréhendé notre article, ou nous nous sommes peut-être mal expliqués. Pour l’heure, le gaspillage alimentaire dû à la pêche intensive est colossal, et il est honteux de jeter des tonnes et des tonnes de poissons pêchés. Quel est le mal à les réutiliser ? De nombreuses marques écologiques sont fières d’avancer qu’elles recyclent les bouteilles de plastique jetées en mer ou encore les vêtements de sport usagés pour en faire des gourdes ou des sacs à vrac… Cela ne sous entend pas pour autant que ces marques ou magasins éthiques soutiennent l’industrie du plastique ! Cette démarche part d’une bonne intention pour remplacer un matériau qui met plus de 300 ans à se dégrader dans la nature, pour en créer un bio et naturel qui le fait en 4 semaines. Evidemment, lorsque la pêche intensive sera réduite, ce qu’on espère intervenir au plus vite, ce produit ne sera plus tenu de durer ! Bien à vous également