Vous n’êtes certainement pas étranger/e au septième continent de plastique, cet amas de micro-déchets qui se déplace dans l’océan à la manière d’un bloc de banquise à la dérive. Ce vortex de microparticules de plastique ne cesse de grossir, poursuivant tristement sa route au gré des vents. Un continent qu’il est temps de cesser d’alimenter : sevrons-nous du plastique à usage unique !
Le 7e continent de plastique grossit de jour en jour
Le septième (ou sixième) continent de plastique, aussi appelé gyre de déchets ou soupe plastique est une zone d’ordures flottantes qui dérive dans les mers du Pacifique Nord. Ce vortex de déchets se compose essentiellement de particules de plastique, agglutinées les unes aux autres au fur et à mesure du temps pour former une grande plaque proche de la surface de l’eau.
Cette véritable mer de déchets n’est pas un cas isolé, et une deuxième zone de micro-déchets plastiques a été observée plus récemment au nord de l’océan Atlantique. Aujourd’hui, cet énorme amas de déchets représenterait 6 fois la France…
Des déchets plastiques divers et variés
Ces bancs de déchets se composent principalement de débris de matières non biodégradables. Essentiellement des polymères (PET, polypropylène et polyéthylène) et des débris de bateaux (filets de pêche & co). Tous sont quasiment indestructibles : le plastique a en effet une durée de vie qui peut atteindre des centaines d’années (de 450 à 1000 ans). Si le plastique se désagrège au fil du temps, sa structure moléculaire, elle, ne bouge pas. Ces déchets plastiques s’accumulent alors dans l’estomac des mammifères marins et autres animaux aquatiques (poissons, méduses, tortues, oiseaux, etc.), incapables de les digérer.
Une triste découverte datant de 1997
La zone est découverte en 1997 par l’océanographe américain Charles Moore, au détour d’une traversée en voilier dans le Pacifique. Depuis son bateau, celui-ci observe une mer de déchets translucide, juste sous la surface de l’eau. Cette plaque n’est pas détectable par satellite, seulement visible depuis une embarcation.
L’étude de ce vortex se précise en 2011, au cours d’une expédition entreprise par la fondation Tara Océan. L’objectif des scientifiques à bord était d’évaluer les conséquences de ces déchets sur la biodiversité marine. En 2015, la fondation Race for Water part à son tour étudier ce vortex afin de dresser un bilan de la pollution plastique des océans.
La pollution plastique continuer d’alimenter le septième continent
La pollution plastique ne date pas d’hier. Dès sa création en 1950, le plastique sort de l’ombre. Les détritus jonchant les plages et autres espaces publics lors de fortes affluences touristiques commencent à être monnaie courante. Aujourd’hui, ce sont plus de 1800 milliards de déchets plastiques qui polluent les océans. En tenant compte de la masse de plastique déversée dans tous les océans confondus, on arriverait à plus de 7 millions de tonnes par an ! C’est de cette pollution plastique incontrôlable qu’est né le 7e continent… Arrêtons les frais.
Quelles solutions pour stopper la progression du septième continent de plastique ?
La solution est on ne peut plus simple : bannir l’utilisation du plastique à usage unique ! Cela dit, tout n’est pas aussi facile… Car le plastique jetable est (encore) omniprésent : des emballages alimentaires aux cosmétiques en passant par les blisters en tout genre, les films étirables, les feuilles glacées du fleuriste, les masques et autres articles médicaux… Il est pourtant temps que ça s’arrête. Comment faisait-on, avant 1950 ? On arrivait à vivre, pourtant !
Les ramassages sur les plages ou en montagne
Les opérations de ramassage de déchets sur les plages, en montagne, à la campagne ou en ville peuvent contribuer à réduire les déchets dans l’océan. Même si on n’agit pas à la source en supprimant le déchet, on contribue tout de même à limiter la casse. Des ramassages sont souvent organisés à la fonte des neiges en montagne ou toute l’année sur les plages. C’est notamment la mission première de l’association française Surf Rider. Cela dit, rien ne vous empêche de partir seul/e à la chasse aux déchets près de chez vous !
Des entreprises et fondations qui s’engagent
Pour pallier la prolifération des déchets plastiques dans l’océan Pacifique, la société américaine Method Products organise régulièrement des ramassages sur les plages de Hawaï. Les déchets récoltés sont alors recyclés pour fabriquer des emballages pour savons. La fondation Ocean Voyages Institute quant à elle, organise des expéditions de ramassage en mer, directement depuis le septième continent. En 2020, elle a battu le record des 103 tonnes de déchets repêchés.
Les actions en mer ne suffisent pas, il faut surtout sensibiliser à l’impact des déchets plastiques sur la mer pour les réduire à la source.
Mary Crowley, fondatrice d’Ocean Voyages Institute
D’autres projets pour lutter contre la pollution plastique et l’augmentation du 7e continent :
- P-Pod, la capsule pélagique de la fondation Abundant Seas qui agrippe les particules de plastique du vortex.
- The Ocean Cleanup, de Boyan Slat, un système qui utilise les courants marins pour récupérer les déchets.
- La fondation Surf Rider et ses ramassages de déchets en montagne et sur les plages.
La liste n’est pas exhaustive, et bien d’autres organismes environnementaux luttent au quotidien contre la progression du septième continent de plastique.
Et vous, aviez-vous déjà entendu parler du 7e continent de plastique, ce vortex de déchets flottant sous la surface de l’eau ? Partagez-nous votre avis en commentaire !