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Suisse : plus de 60 paysans décident d’arrêter de produire de la viande ou du lait

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©SeventyFour/iStock

En Suisse, de plus en plus de paysans décident de se convertir à une agriculture vegan, plus respectueuse des animaux et de l’environnement. Un revirement de situation tout bénéfique.

Par amour pour leurs bêtes ou la nature dans laquelle ils évoluent, ces paysans et paysannes suisses ont décidé d’arrêter de produire de la viande ou du lait. Leur solution ? Se tourner vers une agriculture végane. Un revirement de situation nécessaire qui suit la nouvelle tendance alimentaire, tout en favorisant des pratiques agricoles plus éthiques et durables.

Nombreuses sont les personnes qui ne veulent plus tuer leurs animaux. Il existe aujourd’hui des alternatives. Nous ne sommes plus obligés de les mener à l’abattoir.

Sarah Heiligtag, pionnière de la paysannerie vegan en Suisse.

Déjà 70 paysans et paysannes converti(e)s à l’agriculture vegan en Suisse

En suisse alémanique, pas moins de 70 fermiers et fermières auraient décidé de se convertir à l’agriculture vegan. Une façon de rendre hommage à leurs bêtes et d’arrêter le massacre, un véritable crève-cœur pour certains agriculteurs, comme l’explique Selina Blaser, paysanne suisse-allemande :

Je ne supportais plus de conduire les veaux à l’abattoir, ça me brisait le cœur.

Que produire à la place de la viande et du lait animal ?

Finis les produits d’origine animale, ces paysans et paysannes engagés ont décidé de cultiver des végétaux durables pour remplacer la viande et le lait. Légumes, boissons végétales (lait d’avoine ou de soja), pois chiches ou épeautre, l’agriculture vegan semble avoir de longs jours devant elle. Et ce changement de pratiques agricoles n’est pas uniquement profitable aux animaux, mais permet aussi de préserver les ressources et l’environnement. Comme le souligne Sarah Heiligtag, paysanne végane :

Un litre de lait d’avoine demande 10 fois moins de terres qu’un litre de lait de vache, tout en générant 4 fois moins de gaz à effet de serre.

En effet, les produits d’origine animale sont aussi les plus polluants. Ceux-ci nécessitent, en plus de leur fabrication, de nombreuses ressources en amont. Ainsi, il faudra cultiver deux fois plus de terres agricoles et consommer deux fois plus d’eau pour nourrir et abreuver le bétail, en comparaison au maraîchage.

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©AleksandraAverina/iStock

Pas de paysans sans animaux : un système d’adoption des vaches

Afin que les animaux puissent continuer à vivre dans leur ferme, certains paysans ont lancé un appel aux dons. Ainsi, plusieurs ex-vaches laitières (ou à viande) ont été parrainées pour que leurs propriétaires continuent à les entretenir jusqu’à la fin de leur vie. Comme le confie une donatrice :

Je n’attends rien en retour. Pour moi, c’est comme payer une réparation pour toutes ces années où j’ai consommé des produits animaux. Cela me permet aussi de soutenir une nouvelle forme d’agriculture.

Le marché de la viande et du lait commence à reculer

Aujourd’hui, le « marché » du végétal explose. Sans parler de la démocratisation du véganisme ou du végétarisme, de plus en plus de consommateurs responsables privilégient les produits végétaux au détriment des denrées animales. Le marché de la viande et du lait recule indéniablement, et il est encore temps pour les paysans d’entamer leur transition sereinement.

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©Dusanpetkovic/iStock

Les paysans français seraient-ils prêts pour une telle révolution agricole ? C’est tout ce qu’on leur souhaite.

Et vous, que pensez-vous de ces paysans et fermiers qui se convertissent au maraîchage ou à une agriculture vegan ? Partagez-nous votre avis en commentaire !

Rédigé par Margaux Blanc, experte zéro déchet

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie (presque) zéro déchet, pour le plus grand plaisir de mon porte-monnaie ! En espérant que mes recettes et tutoriels éthiques, écologiques et économiques vous permettent de réduire vos déchets du quotidien, tout en vous évitant les dépenses inutiles.

3 Comments

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  1. Bonjour,
    est-ce qu’il n’y a pas une confusion entre agriculture végane et agriculture végétale dans votre article?
    L’agriculture végétale signifiant qu’on fait pousser des plantes, tandis qu’une agriculture végane implique d’éviter tous les engrais d’origine animale (fumier) ou tout autre produit d’origine animale – ce qui est plutôt rare, en tous cas pour les grandes cultures (céréales et légumineuses) – pour le maraichage, je ne sais pas. Dans de nombreux cas (la plupart des cas à ma connaissance) les paysans produisant des grandes cultures ont recours à du fumier au moins pour leurs céréales. Si ce fumier n’est pas produit dans leur propre ferme (en cas de production exclusivement végétale) il peut être procuré depuis une ferme avoisinante.
    Puisque vous parlez d’exemples en Suisse, le site Swissveg donne certains témoignages d’une telle « agriculture biocyclique végétalienne ».
    Le site français « Graines de Mane » a un article expliquant au contraire pour quelles raisons ce n’est pas possible ou souhaitable de procéder de cette manière.
    Merci d’avance de clarifier ce point.

    • Bonjour, merci de votre message de soutien et de votre lecture ! 🙂 Notre thème fonctionne de telle sorte qu’il n’inclut pas la date en effet…

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