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Hygiène et zéro déchet : le vrac est-il propre ?

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©Newman Studio/iStock

La cote de popularité du zéro déchet amène de plus en plus de consommateurs à se tourner vers l’achat en vrac. D’autres se questionnent sur l’état de propreté de cette nouvelle façon de conditionner les denrées. Alors, quelle hygiène dans le vrac ?

Les fervents défenseurs du zéro déchet n’auront pas peur d’affirmer que le vrac n’est pas sale, et qu’il n’est pas envisageable d’être malade. Du moins pas plus que dans d’autres enseignes ou établissements (grandes surfaces, cafés, restaurants, boulangeries, etc.). D’autres consommateurs germaphobes imagineront tout un tas de bactéries se baladant gaiement dans les boutiques bio, de la pelle au silo. Alors, proposer des aliments dans un format écologique est-il plus sujet à risque ?

Les mesures d’hygiène dans une boutique de vrac

Les contenants (silos, bocaux, tonneaux…) des boutiques zéro déchet dans lesquels sont présentés les produits en vrac sont nettoyés très régulièrement, tout comme les instruments de service (pelle, pince) manipulés par des gens différents au cours de la journée. Dans la plupart des magasins de vrac, les silos et autres contenants sont lavés au minimum avant chaque changement de lot.

Pendant la crise sanitaire, les pelles et pinces étaient soumises à une désinfection systématique. En temps normal, les commerçants zéro déchet nettoient ces accessoires tous les soirs, après la fermeture. D’autres boutiques de vrac décident de laver leurs pinces et pelles après chaque utilisation, laissant à disposition de leurs clients un bac prévu à cet effet.

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©Capture vidéo : La salubrité des aliments en vrac, Radio-Canada Info/YouTube

Des pratiques de prévention qui relèvent de la logique

De votre côté, les contenants que vous emportez, même s’ils ne sont pas soumis à une vérification par votre épicier, se doivent d’être propres, secs et sains. Lavez-les à chaque fois que vous finissez vos denrées, même sèches ou peu salissantes.

Certaines personnes pensent que le vrac n’est pas propre, que tout se mélange, et que la qualité des produits n’est pas là. Alors que c’est complètement faux. Il relève de notre responsabilité en tant qu’épicier d’éduquer les clients et de les amener à bien se servir.

Valérie Sirois, gérante du magasin de vrac Le Bokal (Québec)

Enfin, impossible de replacer des aliments dans un silo sous prétexte qu’ils sont tombés trop vite dans son bocal ou son sac. Le client assume l’entière responsabilité de sa maladresse (et en paye les frais) ! À partir du moment où l’aliment est dans le contenant, il appartient au client. Une mesure d’hygiène évidente pour éviter les dérives.

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©NataliaDeriabina/iStock

Le vrac n’est pas plus à risque que le tout emballé

Selon les recherches de la biologiste Évelyne Guévremont, spécialisée dans la salubrité des aliments, on ne risque pas plus l’intoxication alimentaire en achetant des aliments en vrac que des produits emballés. Aucune raison de s’alarmer donc. À condition de respecter les règles d’hygiène imposées par votre boutique de vrac préférée !

D’ailleurs, certains épiciers zéro déchet préfèrent servir certains produits alimentaires frais ou délicats (mayonnaise, beurre de cacahuète, tofu, etc.) eux-mêmes pour minimiser le risque de contamination « croisée » (un produit frais en contact avec un aliment sec).

Précautions particulières pour prévenir les allergies

En ce qui concerne les allergies (lactose ou gluten), les commerçants zéro déchet se doivent de dédier un silo (et un instrument) à un seul produit pour éviter les risques de contamination. On ne pourra donc pas rencontrer de produit sans gluten dans un silo qui a reçu un aliment avec gluten, même propre. Dans de nombreux magasins de vrac, un lave-vaisselle est disponible dans l’arrière-boutique ou la réserve pour nettoyer les contenants et instruments efficacement et rapidement.

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©Timmary/iStock

Qu’en est-il du vrac non alimentaire ?

Pour ce qui est du vrac non alimentaire, c’est-à-dire les produits d’hygiène ou de beauté (huile visage, crème, beurres végétaux, bicarbonate, pépites de cire…), aucun impact sanitaire négatif n’est à déplorer.

Retrouvez l’avis du directeur des épiceries zéro déchet Day By Day en vidéo, au sujet de l’hygiène dans le vrac :

Et vous, que pensez-vous de l’hygiène dans le milieu du vrac ? Partagez-nous votre expérience zéro déchet en commentaire !

Rédigé par Margaux Blanc, experte zéro déchet

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie (presque) zéro déchet, pour le plus grand plaisir de mon porte-monnaie ! En espérant que mes recettes et tutoriels éthiques, écologiques et économiques vous permettent de réduire vos déchets du quotidien, tout en vous évitant les dépenses inutiles.

One Comment

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  1. Celles et ceux qui pensent encore que le toue emballé est plus propre que le vrac sont de pus naifs …. rien n’est totalement clean et au final les bactéries ne sont pas toutes néfastes !
    Certains, si on leur disait, seraient capables de nettoyer les graines de lentilles une à une 😉

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