Dans les coulisses des plus grands hôtels, tout semble taillé sur mesure : moquette feutrée, literie de rêve, spa aux senteurs d’eucalyptus… Mais derrière cette perfection orchestrée se cache parfois une réalité bien plus simple et inattendue. À l’ombre des rideaux en lin lavé et des salles de bain en marbre, une astuce discrète, presque banale, se glisse désormais dans les habitudes des hôtels les plus chics. Et cette trouvaille n’a rien de révolutionnaire. Elle coûte à peine 2 euros, se trouve dans tous les marchés, et elle fait un malheur chez ceux qui veulent conjuguer confort haut de gamme et engagement écologique.
Ce petit objet, certains l’ont dans leur cuisine depuis toujours. D’autres l’ont redécouvert sur un blog ou chez un artisan local. Mais une chose est sûre : il s’impose en silence, et les établissements de luxe ne s’en vantent pas trop… pour garder la recette secrète. Zoom sur cette star de l’ombre, que tout le monde peut adopter, à la maison comme au palace.
L’allié qui remplace l’éponge, le papier, et les lingettes
Voici donc le fameux objet : le tawashi. Un nom rigolo qui fleure bon le Japon, car c’est bien de là qu’il vient. Il s’agit d’une petite éponge tissée ou crochetée à partir de textiles récupérés : chaussettes orphelines, collants filés, manches de tee-shirts fatigués. Autant dire du luxe fait avec du presque rien.
Sa particularité ? Être lavable, durable, efficace et, surtout, ultra économique. Le tawashi remplace les éponges jetables, les lingettes microfibres synthétiques et même, dans certains cas, les torchons.
Dans une salle de bain, il peut être utilisé pour nettoyer la vasque sans laisser de traces. Dans une chambre d’hôtel, il sert à épousseter rapidement, à essuyer un coin de table, à entretenir les vitres ou à faire briller les robinetteries. Et le tout sans produire le moindre déchet.
Pourquoi les hôtels de luxe s’y mettent (sans faire de bruit)
Le monde de l’hôtellerie haut de gamme vit une petite révolution. Fini le gaspillage sans limite et les produits d’entretien surdosés. La clientèle exige aujourd’hui du confort, mais aussi de la conscience. Un spa responsable, une cuisine locale, une literie écologique… et des pratiques en coulisse plus vertueuses.
Dans ce contexte, les hôtels cherchent des moyens de réduire leur impact sans rogner sur la qualité perçue. C’est là que le tawashi fait son entrée. Silencieux, élégant, fait main, il évoque un savoir-faire authentique. Certains établissements commandent des lots à des ateliers de réinsertion ou des artisanes locales, ce qui leur permet de valoriser la démarche sociale autant qu’écologique.
Mais surtout, il remplace à merveille ces dizaines d’accessoires jetables utilisés pour le ménage quotidien. Moins de déchets, moins de réassort, moins d’impact. Et plus de style.
Une fabrication maison (ou presque)
Ce qui fait tout le charme du tawashi, c’est qu’il peut être fabriqué par n’importe qui, avec trois fois rien. Il suffit d’une planche, de quelques clous et de bandes de tissu. En une quinzaine de minutes, le tour est joué. Pas besoin de coudre, ni de savoir tricoter.
Les hôtels les plus engagés vont jusqu’à organiser des ateliers avec leur personnel ou à faire appel à des coopératives locales pour les produire. Certains les personnalisent aux couleurs de leur marque, les intègrent dans des kits d’accueil ou les proposent même en boutique comme souvenirs “écolochic”.
Et côté entretien, rien de plus simple : un passage en machine à 40 ou 60 degrés, et il ressort comme neuf. Il peut ainsi être utilisé des dizaines de fois, sans perdre en efficacité.

Ce que ça change dans les coulisses
À l’échelle d’un hôtel, l’impact est bien plus grand qu’il n’y paraît. Une chambre nettoyée deux fois par jour, une salle de bain brillante en permanence, des couloirs astiqués, des baies vitrées sans trace… Tout cela nécessite des quantités impressionnantes d’éponges, de lingettes, de chiffons à usage limité.
En passant au tawashi (et à d’autres accessoires réutilisables), les hôtels réduisent :
-
leur volume de déchets ménagers
-
leurs dépenses en consommables
-
leur dépendance à des fournisseurs externes
-
et leur image de pollueurs silencieux
Sans oublier le message envoyé au personnel : faire mieux avec moins, valoriser le geste plutôt que l’outil, et retrouver une certaine cohérence entre discours marketing et réalité du terrain.
Et dans nos maisons, ça fonctionne aussi ?
Évidemment. Le tawashi n’a rien d’un accessoire réservé aux grands hôtels. C’est au contraire dans les foyers qu’il trouve son terrain de jeu le plus vaste. Cuisine, salle de bain, ménage, voiture, jardin… il s’adapte partout.
On peut même l’utiliser comme alternative au gant de toilette, comme débarbouillette pour les enfants ou comme chiffon à poussière. Sa texture douce mais robuste en fait un outil polyvalent, agréable à prendre en main.
Et pour ceux qui redoutent la fabrication, de nombreuses créatrices en proposent à la vente sur les marchés, dans les boutiques zéro déchet ou sur les plateformes artisanales. À moins de 2 euros, difficile de faire plus accessible.
La revanche du bout de tissu fatigué
Ce qui séduit dans le tawashi, au fond, ce n’est pas seulement son efficacité. C’est l’histoire qu’il raconte. Celle d’un vêtement qui n’avait plus d’usage, d’une matière abandonnée qui retrouve un sens. Celle aussi d’un geste lent, fait à la main, à l’heure où tout va trop vite.
Et c’est sans doute pour cela que même les hôtels cinq étoiles, avec leurs standards impeccables et leurs décorations millimétrées, lui font une place. Parce qu’il incarne une autre manière de faire, plus humaine, plus responsable, plus durable.
Sans en faire des tonnes, le tawashi rappelle que l’élégance ne passe pas toujours par le neuf ou le sophistiqué. Elle tient parfois dans un carré de tissu croisé, tissé avec soin, et prêt à servir encore et encore.
Finalement, cette astuce à deux euros n’a peut-être rien d’extraordinaire. Mais elle change tout.

