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« J’ai testé la marmite norvégienne : la technique d’antan qui permet de cuisiner en économisant jusqu’à 70% d’énergie (ça marche vraiment) »

Dans ma cuisine, une marmite enveloppée de couvertures attend patiemment sur la table. Non, il ne s’agit pas d’une recette magique – et pourtant, ce geste a tout d’un tour de passe-passe culinaire. À une époque où chaque kilowatt-heure compte autant que le goût du pot-au-feu du dimanche, les Français redécouvrent des astuces d’antan pour cuisiner autrement. Fini le temps où la sobriété énergétique rimait seulement avec restrictions : place à des solutions inventives qui font du bien à l’assiette et au porte-monnaie. C’est dans ce contexte de recherche d’économies pour alléger facture et empreinte carbone que la marmite norvégienne refait surface. Cette technique passive promet non seulement jusqu’à 70 % d’économie d’énergie sur les plats mijotés, mais aussi une expérience amusante et conviviale en cuisine. L’idée peut sembler farfelue : cuire sans feu, vraiment ? Intriguant, et surtout pertinent à l’approche de l’hiver, lorsque soupes, cassoulets et autres délices à cuisson lente reprennent leur place sur les tables françaises.

Redécouvrir la marmite norvégienne : un retour aux sources culinaire inattendu

Loin d’être une invention loufoque du XXIème siècle, la marmite norvégienne plonge ses racines dans la cuisine européenne du début des années 1900. À l’époque, le charbon coûte cher et la prudence est de mise pour conserver la chaleur. Rapidement, cette idée séduit les foyers français en quête d’astuces économiques : il suffit de terminer la cuisson des aliments dans l’isolation d’une caisse emplie de couvertures, de laine ou de foin. Fini le feu qui crépite sans fin, c’est la chaleur emmagasinée qui fait le travail à votre place !

Avec le temps, la marmite norvégienne a été reléguée au rang de curiosité. Pourtant, dans un contexte actuel où la sobriété énergétique n’est plus une lubie, mais une nécessité, cette méthode silencieuse et ingénieuse redevient furieusement tendance. Économiser sur la facture d’électricité ou de gaz, réduire son impact environnemental et continuer à se faire plaisir à table… difficile de trouver une combinaison plus attractive, surtout quand les températures baissent.

Plonger dans le mode d’emploi : comment ça marche, concrètement ?

Le principe est d’une simplicité presque déconcertante. Il s’agit de profiter de la chaleur accumulée dans la marmite portée à ébullition, puis de couper totalement la source d’énergie. Enveloppez alors la casserole tout droit sortie du feu dans des couches épaisses de couvertures, couettes, voire de foin, placées dans une caisse ou une grande boîte. Cette « capsule » ad hoc maintient la température suffisamment longtemps pour terminer la cuisson en douceur, sans consommer un seul watt supplémentaire.

Côté matériel, rien d’exotique : une grosse marmite avec couvercle bien hermétique, voire une cocotte en fonte, une caisse ou un carton solide, quelques couvertures épaisses et du scotch pour fixer l’ensemble si besoin. Les plus bricoleurs peuvent personnaliser leur caisse avec un rembourrage isolant, mais une pile de vieux plaids fera aussi parfaitement l’affaire. Bref, un équipement du quotidien, à la portée de tous, sans investissement.

Temps fort en cuisine : la marmite norvégienne pas à pas

Pour tester cette méthode en conditions réelles à la mi-novembre, il faut miser sur un plat convivial et de saison, idéal pour la cuisson douce et longue. Chili sin carne, soupe minestrone, haricots blancs à la tomate… une multitude de plats mijotés s’y prêtent, mais le velouté de pois cassés et le petit salé aux lentilles sont parfaits pour une première expérience, car ils nécessitent un temps de cuisson important et doivent atteindre un moelleux à toute épreuve.

Voici, par exemple, la liste d’ingrédients pour un petit salé aux lentilles à la marmite norvégienne :

  • 250 g de lentilles vertes
  • 1,5 L d’eau
  • 2 carottes
  • 1 oignon
  • 1 bouquet garni
  • 250 g de poitrine demi-sel
  • 1 saucisse de Morteau

On commence par faire bouillir tous les ingrédients dans la marmite pendant 20 minutes (le temps d’assurer une température maximale au cœur du plat). Ensuite, hors du feu, la cocotte fumante est tout de suite enfermée dans sa caisse douillette, bien serrée dans plusieurs épaisseurs pour ne pas laisser s’échapper la moindre calorie. Quatre heures plus tard, il ne reste plus qu’à soulever le couvercle… et à se laisser surprendre.

À l’épreuve du goût et de la texture : le verdict de la marmite norvégienne

Difficile à croire, mais la cuisson passive fonctionne ! La magie opère : haricots, lentilles, pois cassés ressortent avec une texture fondante, sans accrocher ni attacher au fond. L’eau ne s’est pas évaporée ; les saveurs sont restées concentrées, avec un petit goût authentique de soupe de montagne après une virée dans le froid. Les plats mijotés révèlent des arômes profonds ; la cuisson douce évite les saveurs trop cuites ou le côté sec que l’on rencontre parfois en fin de cuisson sur le feu.

Le secret ? L’absence de variations brutales de température, et une cuisson « à l’étouffée » qui respecte les textures. Les légumineuses deviennent soyeuses, les légumes gardent leur couleur et leur parfum, tandis que la viande, pour peu qu’elle soit pré-cuite, finit de s’attendrir sans dessécher. C’est une révélation pour beaucoup : cuisiner sans stresser, sans bruit ni odeur de cuisson toute l’après-midi. Et pour le goûter d’après, le pain perdu ou le riz au lait cuisent aussi divinement bien dans cette enveloppe cocooning !

Compter les économies : que gagne-t-on vraiment à mijoter différemment ?

Sur les économies, le temps parle de lui-même. Pour une soupe ou un cassoulet mijoté 2h à feu doux, la cuisson passive permet de s’arrêter après seulement 15 à 30 minutes de cuisson active. Selon la taille de la marmite et l’épaisseur de l’isolation, il est possible d’économiser entre 50 et 70 % d’énergie sur les plats mijotés, ce qui n’est pas négligeable avec la hausse historique des tarifs annoncée cet hiver. Les adeptes du batch-cooking y voient une aubaine : on cuisine de grandes quantités d’un coup, on laisse la marmite finir tranquillement et on réserve ce précieux courant pour d’autres usages.

Un autre avantage, moins visible mais majeur, se joue côté écologie. Moins de consommation signifie moins d’émissions… et la cuisson ne nécessite aucune surveillance une fois la marmite enveloppée. Côté budget, la méthode séduit surtout ceux qui préparent régulièrement des plats familiaux d’hiver (soupes, ragouts, chilis, féculents), mais également les foyers équipés d’installations électriques anciennes, soucieux d’éviter les pics de consommation et les coupures impromptues.

Marmite norvégienne, un art de vivre : et après ?

Adopter la cuisson passive transforme la routine en cuisine. Il n’est pas nécessaire d’investir dans des équipements coûteux : avec un peu d’astuce, un carton solidement calé et quelques vieilles couettes, on tente l’expérience dès que l’envie nous prend. Le plus difficile, finalement, c’est de s’habituer à préparer le repas à l’avance… et de résister à l’envie de soulever le couvercle avant la fin du temps imparti !

Pour pousser plus loin la démarche, pourquoi ne pas explorer d’autres méthodes économiques et ingénieuses ? Pensez aux cuissons à la vapeur douce, au four solaire ou à la préparation de plats qui profitent de la chaleur résiduelle après extinction du feu. La marmite norvégienne devient alors la première étape d’un chemin vers une cuisine plus responsable, sans sacrifier la gourmandise ni le plaisir de passer à table.

La marmite norvégienne prouve qu’innover, parfois, c’est simplement retrouver des gestes d’autrefois. Moins d’énergie, des saveurs étonnantes, une nouvelle organisation en cuisine… Le plus grand défi est peut-être simplement d’oser faire le premier pas. Dans notre contexte de défis énergétiques, ces techniques oubliées nous invitent à repenser notre façon de cuisiner tout en préservant le plaisir de la table.

Rédigé par Ariane

Rédactrice web passionnée par les enjeux environnementaux, je mets ma plume au service d’une transition écologique concrète et accessible. Spécialisée dans les thématiques du zéro déchet, de la consommation responsable et des alternatives durables, je décrypte pour vous les tendances, les initiatives inspirantes et propose des contenus engageants, vivants et documentés. Mon objectif : informer sans culpabiliser, éveiller les consciences et semer des idées utiles à tous ceux qui veulent changer les choses, un geste après l’autre !

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