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Pourquoi il ne faut plus jamais faire ses courses le samedi

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Le samedi matin, les parkings de supermarchés deviennent des arènes où les caddies s’entrechoquent et les nerfs s’effilochent. On s’y rend par automatisme, par habitude ou par faute de temps. Pourtant, ce réflexe de fin de semaine est tout sauf anodin. Il coûte cher, épuise les nerfs, pousse à la surconsommation, et aggrave même l’empreinte environnementale.

Le samedi, c’est le jour où tout le monde veut remplir son frigo, souvent sans liste, sans recul, ni stratégie. Résultat : des achats en double, des dépenses non prévues, des produits jetés… et une fatigue qui pèse plus lourd que les sacs.

Et pendant ce temps, d’autres jours de la semaine offrent des alternatives bien plus malines. Moins de monde, plus de sérénité, des rayons mieux fournis, et des économies réelles à la clé. Alors pourquoi s’obstiner ? Voici toutes les bonnes raisons de délaisser les samedis de courses pour de bon.

Le samedi, champion toutes catégories du panier trop plein

C’est prouvé : le samedi est le jour où les Français dépensent le plus au supermarché. Et pour cause. La précipitation, la foule, les files d’attente et le bruit favorisent les achats impulsifs. À force de tourner dans les rayons pour “faire le plein”, on finit avec un panier deux fois plus lourd… et un ticket de caisse deux fois plus salé.

Dans cette ambiance de ruée hebdomadaire, les décisions sont rarement rationnelles. On cède plus facilement à une promo criarde, on glisse des douceurs en plus pour “se récompenser”, on double les quantités “au cas où”. Et en sortant, une drôle d’impression : celle d’avoir oublié l’essentiel mais acheté l’accessoire.

Ce phénomène a un nom : l’acharnement du samedi. Un cocktail de stress, d’achats émotionnels et de pression sociale. Pas exactement la meilleure recette pour économiser.

Des rayons vidés, des produits moches, et des promos ciblées

Autre désavantage flagrant : les rayons du samedi ne sont pas les plus attrayants. Les produits frais ont été pris d’assaut, les étals sont à moitié vides, et les fruits les plus mûrs ont déjà disparu. Résultat : des choix plus restreints et une qualité qui laisse parfois à désirer.

Et du côté des promotions ? Là aussi, les apparences sont trompeuses. Si certaines enseignes proposent des offres “spécial week-end”, elles sont souvent calculées pour orienter les clients vers des produits à forte marge ou à faible rotation. Le vrai bon plan, celui qui allège à la fois le budget et le frigo, ne se trouve pas forcément un samedi.

Certains magasins réservent même les déstockages et remises discrètes aux mardis ou mercredis matin, quand l’affluence est moindre. Une aubaine pour ceux qui ont la souplesse de décaler leurs courses.

Le jour préféré du gaspillage

Faire les courses le samedi pousse souvent à l’excès. On achète en grande quantité, sans avoir vraiment planifié les repas. Et quand la semaine commence, entre imprévus, déjeuners à l’extérieur et restes mal gérés, une partie des victuailles finit oubliée, puis jetée.

Ce gaspillage alimentaire, récurrent mais invisible, coûte cher à la planète et au portefeuille. Acheter moins souvent, mais mieux ciblé, permet de réduire drastiquement ce gâchis silencieux. Et pour ça, mieux vaut faire ses courses en semaine, après avoir observé ce qui reste vraiment dans les placards.

Les samedis trop chargés remplissent les frigos… mais vident les consciences. Une stratégie à contre-courant du zéro déchet.

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Source: DR

Moins de monde, plus de maîtrise

Le samedi, c’est aussi le jour où la concentration explose. Entre les enfants qui courent, les annonces sonores et les rayons en désordre, difficile de rester attentif. C’est un peu comme tenter de faire du yoga au beau milieu d’un concert de rock.

Faire ses courses en semaine, c’est tout l’inverse. Le calme permet de mieux comparer les prix, de lire les étiquettes, de choisir avec soin, et même parfois de discuter avec les employés pour avoir des infos sur les arrivages.

On prend le temps de réfléchir à ce qu’on mange, à ce qu’on dépense, à ce qu’on jette. Une course plus posée, plus consciente, plus alignée avec les valeurs zéro déchet.

Des économies concrètes, sans se priver

L’idée n’est pas de prôner la privation, mais l’optimisation. En évitant le rush du samedi, on limite les achats compulsifs, les doublons, les erreurs d’aiguillage. Et au final, la note baisse.

En moyenne, selon plusieurs observateurs de la consommation (fictifs ou non), les courses faites en milieu de semaine permettent une économie de 15 à 20 % par mois. Ce n’est pas rien, surtout dans un contexte d’inflation et de hausse des prix alimentaires.

Et ces économies ne se font pas au détriment de la qualité. Au contraire : on achète plus local, plus frais, plus adapté à ses besoins réels.

Le bon moment pour tous les profils

Évidemment, tout le monde n’a pas la possibilité de faire ses courses à 10h un mardi. Mais même en travaillant à temps plein, il existe des alternatives au samedi : vendredi soir, pause déjeuner, livraison programmée avec panier choisi la veille… tout est bon pour éviter la cohue hebdomadaire.

Certaines enseignes proposent même des créneaux “silencieux”, calmes et sans musique, souvent le lundi ou mercredi matin. Parfaits pour les personnes sensibles à la surcharge sensorielle.

Et pour les adeptes du marché ou du vrac, les débuts de semaine sont souvent les plus propices pour trouver des produits de qualité encore bien fournis. À condition de sortir des automatismes du week-end.

Ce qu’en pensent les commerçants

Les professionnels ne s’y trompent pas. De nombreux commerçants indépendants constatent que leurs meilleurs échanges ont lieu en semaine. Moins de foule, plus de dialogue, des clients plus attentifs. Les samedis, eux, sont vécus comme des marathons, où la rapidité prime sur la relation.

Certains boulangeries, fromageries ou primeurs proposent même des réductions ciblées en semaine pour fidéliser une clientèle plus régulière et plus posée.

Faire ses courses un mercredi, c’est aussi soutenir un autre rythme économique, plus respectueux des petits commerces et des producteurs.

Repenser le rythme des courses, un acte écologique

Au fond, choisir un autre moment que le samedi, c’est aussi un choix écologique et responsable. Moins de déplacements inutiles, moins de stress, moins de gaspillage. Une meilleure gestion du temps, des stocks, de l’énergie.

Et surtout, c’est reprendre le contrôle sur sa manière de consommer, au lieu de la subir. Car les samedis, les rayons poussent à l’achat, les nerfs lâchent plus vite, et le caddie déborde sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Changer de jour, c’est parfois le début d’un autre rapport à la nourriture, au temps et à la consommation. Et ce changement, en plus d’être bénéfique, est à portée de main… dès la semaine prochaine.

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Source: DR
©Galina Zhigalova/iStock
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Rédigé par Marine, journaliste actu durable

Grande amatrice de littérature, je peux passer des heures plongée dans une bonne lecture. Grâce à mon expertise dans le milieu du journalisme spécialisé, j’ai pu développer le goût de la phrase bien faite ainsi qu’un intérêt certain pour l’actualité durable. Mordue de cinéma militant et engagé, j’aime rythmer mon quotidien en écoutant différents styles de musique.

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