D’ici 2050, plus de 99% des oiseaux marins devraient avoir ingéré du plastique. Un triste constat qui s’abat sur les animaux déjà menacés par le réchauffement climatique, la pollution, la raréfaction des proies et l’urbanisation des littoraux.
Le plastique est partout. Autour de nos produits alimentaires, cosmétiques et sanitaires, dans nos habitations, nos jardins, sur la plage, en mer ou à la montagne… La matière issue de l’industrie du pétrole s’immisce dans tous les domaines de notre quotidien. En plus d’étouffer les oiseaux marins, le plastique pourrait aussi contaminer leurs tissus biologiques. Telle est la triste conclusion d’une étude récente menée par des chercheurs de plusieurs nationalités.
Des additifs toxiques retrouvés dans les graisses et le foie de certains oiseaux marins
Selon les résultats d’une étude parue en 2021 dans The Environmental Monitoring and Contaminants Research, on aurait retrouvé dans le foie et les graisses de certains oiseaux marins (pétrels hawaïens, puffins à pieds pâles, etc.) des composés chimiques dérivés du plastique.
L’étude a porté sur 145 spécimens et plus de 30 espèces d’oiseaux marins à travers le monde. Pétrels, puffins ou albatros, plus de 50% des oiseaux marins avalent du plastique au quotidien. Ceux-ci risquent soit l’asphyxie, soit une accumulation de microparticules dans leurs organes vitaux (résine, fragments, additifs et autres composants chimiques). Les bouchons de bouteille, les capuchons de stylos ou les débris de certains jouets en plastique peuvent aussi peser lourd dans la balance.
Les oiseaux marins qui ne meurent pas d’une ingestion de plastique peuvent pâtir de graves problèmes de santé
L’impact de la pollution plastique a de graves conséquences pour les oiseaux marins. Si l’étouffement est majoritairement responsable de leur mort, les microparticules pourraient aussi modifier certaines fonctions de leur organisme. Ces fragments non biodégradables, décomposés après exposition aux UV sont fréquemment interprétés par les oiseaux comme des proies (insectes, petits poissons), et ingérés par erreur.
Les puffins à pieds pâles, notamment, nourrissent régulièrement leurs petits avec des débris de plastique. Ainsi, en 2021, on retrouverait, dans l’estomac de plus de 80% des poussins puffins étudiés, des fragments de plastique.
A partir d’un certain degré de contamination, les poussins et oiseaux marins adultes ne survivent généralement pas. Il leur devient en effet très difficile de recevoir assez de nutriments pour continuer à vivre…
Des modifications corporelles inquiétantes
Après analyse, les chercheurs ont observé une diminution de la masse corporelle chez les poussins ayant ingéré du plastique, ainsi qu’une réduction de la longueur des ailes, du bec et de la tête. Les oiseaux marins contaminés présentent également un taux plus élevé de cholestérol et d’acide urique, ainsi qu’un niveau de calcium plus faible.
A l’heure actuelle, les études sur l’analyse du taux de cholestérol d’un oiseau marin sont inexistantes, et il est difficile de savoir à partir de quel seuil il devient dangereux pour la santé de l’animal. Comme le précise le Dr Alex Bond, ornithologue au National History Museum de Londres :
Nous avons supposé qu’il y aurait certains effets sublétaux, mais nous ne pensions pas que la simple présence de plastique pouvait causer un taux de cholestérol élevé, comparé à des oiseaux avec moins de plastique. Un seul fragment suffit.
Mobilisons-nous pour réduire l’usage du plastique à usage unique, un danger pour l’océan et ses habitants !
Et vous, connaissiez-vous l’impact de la pollution plastique sur la santé des oiseaux et mammifères marins ? Partagez-nous votre avis sur le sujet en commentaire !